IFM: pour la protection du peuple Mikea

Du 7 mai au 29 juin 2024, l’Institut Français de Madagascar (IFM) propose un programme riche et varié pour mettre en lumière le peuple Mikea, une communauté autochtone méconnue de la culture malgache.

A l’instar des Apaches aux Etats-Unis, des Aborigènes en Australie ou encore du peuple Enawene Nawe en Amazonie, Madagascar abrite une communauté autochtone unique : les Mikea qui vivent au cœur d’une forêt sèche dans le sud-ouest de l’île, entre Toliara et Morombe, Et ils font face à des menaces croissantes qui mettent en péril leur culture ancestrale.
« Notre objectif est entre autres d’alerter les responsables pour pouvoir préserver cette communauté, victime de plusieurs facteurs », explique le photographe Thierry Cron qui expose actuellement à l’IFM.
Selon ses explications, les Mikea sont chassés de ses terres, une zone devenue un parc national, où aucun habitant n’a le droit d’y rester. « Ce sont des peuples de la forêt. Ils vivent de chasse et de cueillette. Mal­heureusement, avec ce parc national, la déforestation de la région et le manque d’eau, les Mikea sont obligés d’immigrer et de changer leur culture ancestrale qui reste pourtant un patrimoine important pour les malgaches », affirme-t-il. Pour appuyer ce soutien, il a sorti un livre intitulé « Mikea – Les derniers chasseurs-cueilleurs de Madagascar » qui sera présenté au grand public, le 18 mai à l’IFM.

Des photos et objets de collection exposés

L’IFM décide de soutenir ce projet en organisant une grande exposition qui dévoile le quotidien des Mikea à travers les photos de Thierry Cron. En même temps, Jean-Claude Vinson expose également ses images et dévoile des documents précieux, sans oublier les objets de collection, comme le Kapila, une sorte de sac dans lequel les Mikea stocke le miel ou l’eau, l’arc Kititse qui est leur arme, le talisman des Tsiavinoeke, des pipes, le jejo lava qui est l’un de leur instrument de musique…
« Il en existe 1.500 environ de Mikea. Beaucoup d’entre eux sont partis vivre dans d’autres communautés voisines comme le Vezo… Actuellement, il ne reste plus qu’une centaine qui vivent encore avec les méthodes anciennes », a ajouté le photographe ayant effectué plusieurs va-et-vient pour les visiter.
Durant cet événement ponctué par un concert ce 17 mai, des habitants Mikea sont invités sur scène. Ils dévoileront leur musique et une partie de leur quotidien.

Holy Danielle

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