Xhi et M’aa, l’un des couples mythiques et emblématiques de la musique malgache s’effondre. Xhi s’est éteint mardi à l’âge de 81 ans, laissant derrière lui une veuve, M’aa, et dix orphelins. Son corps se trouve actuellement à Ambohimandroso Itaosy et les obsèques auront lieu dimanche à 15 heures à Ambatondratrimo Ampitatafika.
Xhi, Guy Rajaofetra à l’état civil, appelé aussi Tsimitoviaminiandriandehibe, était un artiste malgache reconnu pour son style unique et novateur. En collaboration avec sa femme M’aa, il a su créer un univers pictural singulier qui s’affranchit du réalisme traditionnel de la peinture malgache pour s’inscrire dans le registre de l’art naïf. Ils étaient ceux qui osaient peindre des femmes « presque nues » pour dévoiler les scènes de vie qui existaient encore dans certaines régions de la Grande île. « Pour nous, l’amour est notre chef », cette phrase était leur leitmotiv. Ayant grandi dans le mouvement hippie, Xhi et M’aa était un couple hors pair, qui ne passait pas inaperçu dans le cercle. Auteur compositeur, il aimait le rock et a même laissé des empreintes dans ce domaine en écrivant quelques compositions, dont le célèbre titre « Besorongola », interprété par Vahombey, qu’ils ont même adapté en version bande dessinée.
Une référence sur les us et coutumes malgaches
Ingénieur en physique appliquée, Xhi est surtout connu par ses propos relatant l’art, les us et coutumes malgaches. Toujours accompagné de sa femme, il a effectué des études et des recherches sur l’astrologie malgache qu’on appelle aussi « Fanandroana », basée sur l’univers vu de l’hémisphère Sud. D’ailleurs, il a approfondi ses connaissances sur le « sikidy » qui est étroitement lié à la science et l’art divinatoire. Après ces diverses expériences, Xhi et M’aa sont devenus une référence dans ce domaine et ont lancé des idéologies excentriques, comme le sujet sur « Madagascar, comme étant le centre du monde », ou encore « la langue malgache était l’origine
de la langue française »… Au-delà de leur aspect esthétique, les œuvres de Xhi et M’aa portent un message profond sur l’identité malgache et l’importance de la préservation des traditions culturelles. Leur art constitue un témoignage précieux du riche patrimoine artistique de Madagascar et continue d’inspirer les générations d’artistes qui leur succèdent.
Holy Danielle