Au début du mois d’avril, Madagascar a exigé que l’UE rappelle son ambassadrice pour Madagascar, Isabelle Delattre, en poste dans la capitale malgache. Cette exigence a fait couler beaucoup d’encre à l’échelle internationale. Hier, la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, met les points sur les i.
Pour rappel, la ministre des Affaires étrangères de Madahascar, a adressé une lettre au haut représentant européen, pour exprimer son mécontentement… et demander à l’UE de procéder au remplacement de la cheffe de la délégation de l’UE à Madagascar, Isabelle Delattre. Cette dernière a fustigé sans ambages la loi adoptée à l’Assemblée nationale autorisant la castration chirurgicale des violeurs d’enfants reconnus coupables. Et ces vives critiques n’ont pas plu à l’Etat malgache, à l’origine de ce rappel.
Selon la ministre, Rasata Rafaravavitafika, Isabelle Delattre n’a pas respecté le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures du pays. «La non-ingérence, c’est-à-dire la non-intervention dans les affaires intérieures, est un principe du droit international qui interdit à tout Etat de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre Etat», rappelle la ministre.
Le président Andry Rajoelina lui-même, a réclamé, par l’intermédiaire de la ministre des Affaires étrangères, le remplacement de la diplomate européenne. Une première dans l’histoire des relations entre Madagascar et l’UE, même si déclarer un diplomate persona non grata, n’est pas un cas inédit pour la Grande île, a précisé la ministre.
Aux dernières nouvelles, cette demande est en cours d’examen en consultation avec le gouvernement malgache. A noter que des rotations auront lieu en septembre.
Des relations toujours au beau fixe
Cependant, Rasata Rafaravavitafika a assuré que le ciel est bleu dans la coopération entre Madagascar et l’UE, citant l’exemple d’une signature de l’accord de Samoa qui succède à celui de Cotonou, expiré en décembre 2023. Cet accord de Samoa constitue le nouveau cadre juridique régissant les relations entre l’UE et les 79 pays de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, pour les 20 prochaines années. Malgré tout la journée de l’UE du 9 mai, n’a pas été célébrée en grande pompe cette année.
La ministre a également évoqué la diplomatie multilatérale et économique offensive menée par son département. Elle a souligné que Madagascar se tourne vers l’Asie tout renforçant la la coopération régionale et occidentale, dans le cadre de la vision “Madagasikara, tsy maintsy mandroso”. Dans cette vision, l’ambassade de Madagascar aux Emirats arabes unis, verra prochainement le jour.
F.M