Echos de la misère: Jeannot Roberval appelle à une action urgente en faveur de Toliara

La misère est bien visible dans les rues et villages de Toliara qui nourrit un malaise social sans précédent. Jeannot Roberval, coordonnateur de l’association Toliara Mijoro, tire la sonnette d’alarme. D’après la Banque mondiale, 81% de la population de la région Atsimo Andrefana sont touchés par la pauvreté. Mais, ce natif de la ville dresse encore un tableau plus sombre de la situation.

Dans une région où les opportunités se font rares et les jeunes et les enfants sont pris au piège de la pauvreté, Jeannot Roberval fait un témoignage poignant. « Des jeunes filles se tournent vers la prostitution comme dernier recours pour financer leurs études, tandis que des enfants sacrifient leurs jours de repos pour aider leur famille à joindre les deux bouts », raconte-t-il.
La Banque mondiale a évalué le taux de pauvreté dans la région Atsimo Andrefana à 81%. Jeannot Roberval craint que la situation sur le terrain ne soit encore pire. « Les statistiques de la Banque mondiale ne tiennent pas compte de l’ampleur du désespoir. La pauvreté se transmet de génération en génération, condamnant ainsi les en­fants à une vie de précarité », explique-t-il.
Dans le rapport d’évaluation de la pauvreté à Mada­gascar, publié en février, la Banque mondiale « alerte sur l’augmentation de la pauvreté urbaine et recommande une croissance partagée et soutenue ».
Ana Maria Oviedo et Francis Mulangu, économistes principaux de la Banque mondiale spécialisés dans la pauvreté et auteurs du rapport, ont constaté que dans ce pays qui dépend largement de l’agriculture de subsistance, les familles nombreuses des zones rurales vivent dans une pauvreté extrême et les en­fants, en particulier les filles, sont pris au piège des mariages précoces et d’une fécondité élevée, condamnées à perpétuer le cycle de la pauvreté.

Ouverture de Base Toliara

Face à cette crise sociale croissante, le coordonnateur de Toliara Mijoro presse l’Etat d’agir en urgence. Pour lui, « l’ouverture de Base Toliara » offre la bouée de sauvetage tant attendue. Il en est con­vaincu : « une fois cette entreprise en activité, les perspectives d’emplois attireront une foule désespérée, prête à saisir toute opportunité, quelle que soit leur niveau d’étude ».
Mais les enjeux vont bien au-delà de l’emploi. Ce récent rapport de la Banque mondiale souligne l’importance « de donner la priorité à l’investissement dans le capital humain et aux marchés du travail inclusifs pour briser les chaînes de la pauvreté et permettre aux individus de naviguer vers la résilience
économique ».
Pour Jeannot Roberval, les tombes profanées de Toliara sont les conséquences du chômage rampant et sont les signes de détresse économi­que dans la région.
Dans ce combat, le fils de l’Atsimo Andrefana ne recule pas : « L’heure est venue d’agir, de ne plus laisser la misère étouffer l’espoir ». La voix de To­liara, portée par Jeannot Ro­berval et d’autres résonne plus fort, exigeant justice, dignité et avenir meilleur pour tous.

Arh.

Partager sur: