Castration des violeurs d’enfants: les évêques catholiques sortent de leur silence

Les évêques catholiques de Madagascar ont exprimé leur désaccord sur la nouvelle loi autorisant la castration des violeurs d’enfants, lors d’une déclaration faite à l’issue de leur assemblée plénière du 3 au 12 mai. Dans un communiqué, la Conférence épiscopale a clarifié le positionnement de l’Eglise catholique sur cette loi controversée et la contraception.

Après avoir fustigé le projet de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG), les évêques catholiques reviennent à la charge, mais cette fois, pour s’opposer à la loi autorisant la castration chirurgicale des violeurs d’enfants. Ils ont livré le fond de leur pensée.
Bien évidemment, les évêques ont condamné fermement le viol et exprimé leur sympathie envers les victimes. Cependant, ils ont estimé que «si les lois existantes étaient appliquées équitablement, cette étrange loi n’aurait pas été nécessaire».
«La solution pour éradiquer le viol, serait-elle d’adopter une nouvelle loi? se sont-ils interrogés. D’après les enseignements de l’Egli­se, la Déclaration universelle des droits de l’homme et les lois malgaches, le recours à la torture est contraire à la dignité humaine et au res­pect dû corps, œuvre sacrée de Dieu. Et comme l’avait indiqué et rappelé le Pape François, les humains qui édictent et légifèrent des lois menaçant le corps humain, veulent prendre la place de Dieu», rapporte communiqué.
L’adoption de cette nouvelle loi, a provoqué une vague de contestation. Am­nesty International et l’ambassadrice de l’Union européenne s’y sont fortement opposés. Toutefois, face à la recrudescence des cas de viol dans le pays, soulevant l’indignation générale, l’opinion publique se range du côté du gouvernement et réclame que les violeurs d’enfants seront casqués sans état d’âme. Ils auront ce qu’ils méritent.

Situation alarmante
Pourtant, l’exposé des motifs de la loi n°2014-001 publiée le 7 février, fait état d’une augmentation alarmante des violences sexuelles sur mineurs à Madagas­car, avec près de 600 cas enregistrés en 2023.
C’est pourquoi face à l’inefficacité des sanctions actuelles, le gouvernement a jugé nécessaire d’introduire des peines plus sévères, à l’exemple de la castration chirurgicale des prédateurs sexuels, visant avant tout un effet dissuasif.
La nouvelle loi prévoit désormais des peines de travaux forcés à perpétuité pour les viols sur enfants de moins de 10 ans, de 15 à 20 ans de travaux forcés pour les viols sur enfants de 10 à 13 ans, et de 10 à 15 ans pour les viols sur mineurs de 13 à 18 ans. Bien que choquante, cette mesure radicale traduit la volonté des autorités de lutter contre la recrudescence de ces crimes odieux sur les plus vulnérables.
La nouvelle loi stipule que le viol sur mineur est considéré parmi les infractions les plus graves car portant atteinte à l’intégrité physique et psychologique, sans parler de ses effets sur la santé mentale des enfants.

F.M

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