La région Atsimo Andrefana est touchée par une pauvreté endémique et l’insécurité, alors qu’elle est déjà exposée aux risques climatiques.
Selon la Banque mondiale, 91% de la population dans le Sud vit en dessous du seuil de pauvreté, faisant d’elle l’une des régions les plus pauvres du pays. Cette situation alarmante appelle à une action urgente pour briser le cycle de la pauvreté et stimuler le développement économique dans cette région, délaissée durant des décennies et étiquetée comme «cimetière de projets».
La Banque mondiale souligne que le sous-investissement a laissé la région à la traîne. Les moyens de subsistance se limitent principalement à l’agriculture et à la pêche, vulnérables aux aléas naturels.
La pandémie de Covid-19 a encore aggravé la situation, mettant à rude épreuve les moyens de subsistance et augmentant la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire. Toliara, chef-lieu de la région Atsimo Andrefana, enregistre un taux de pauvreté de 81 %, selon la dernière évaluation de la Banque mondiale. Les conditions de vie se détériorent constamment, avec une stagnation voire une baisse des revenus des ménages, alors que les prix des produits de première nécessité montent en flèche.
Enorme potentiel
Erody Dignot, président de la plateforme «Hanavotra an’i Toliara» (HATO), constate une «baisse de la productivité dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, aggravant le chômage et poussant certains vers la criminalité».
Toutefois, il souligne que «Toliara n’est pas dépourvue de ressources». Le potentiel de la région attire de nombreuses personnes, mais les infrastructures et les emplois disponibles ne suffisent pas à répondre à la demande croissante.
Motata, président de plusieurs associations locales (Association des tireurs de cyclopousse à Toliara, Association des transporteurs FIPITO, Plateforme regroupant environ 64 associations pour le développement de Toliara – VFMT), plaide pour «une intervention de l’Etat afin de créer des emplois et développer les infrastructures».
Il rappelle que l’Etat s’est engagé à améliorer le bien-être social. Selon lui, «relancer les activités des entreprises existantes et faciliter l’implantation de nouveaux investisseurs sont des solutions clés».
Erody Dignot partage cet avis et insiste sur la nécessité de créer des entreprises pour offrir des emplois, surtout aux jeunes. Il suggère l’implantation de «grands investisseurs miniers, ce qui pourrait générer des emplois et des opportunités d’affaires, tout en finançant des projets sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation». Soit d’offrir un avenir meilleur aux habitants de l’Atsimo Andrefana.
Arh.