Les taxes et contributions du secteur des télécommunications à Madagascar, représentent 8 et 10 % des revenus publics dans un contexte où l’utilisation des smartphones demeure relativement faible. C’est à la fois un défi et une opportunité pour les opérateurs et l’Etat, selon le Groupement des Télécommunications de Madagascar (GTM).
Lors de la Journée mondiale des télécommunications et de la société d’information, célébrée à le 28 mai sous le thème : « L’innovation numérique au service du développement durable », le président du GTM, Frédéric Debord, a révélé que « le taux de pénétration des smartphones à Madagascar, n’était que de 31 %, un chiffre encore plus bas dans les zones rurales, selon une étude réalisée en mai 2023 ».
Autrement dit, environ 70 % des Malgaches n’ont pas encore accès à un smartphone. Le prix trop élevé des appareils, est le principal obstacle.
Le GTM entend inverser cette tendance. Frédéric Debord a plaidé en faveur de la mise en place de politiques visant « à réduire les taxes sur les smartphones afin de les rendre plus abordables pour la population ». Cela pourrait impliquer une réduction temporaire des droits de douane et une TVA à 0 % sur ces appareils, actuellement considérées comme des produits de luxe avec un droit d’accise de 8 %.
Le GTM estime également que « le subventionnement des smartphones de gamme permet aux populations les plus défavorisées d’accéder à cette technologie essentielle ». En parallèle, des programmes de formation devraient être développés pour « renforcer les compétences numériques des citoyens », notamment en matière d’utilisation des smartphones et des applications.
Elargir la couverture internet
« En accélérant la pénétration des smartphones à Madagascar, l’accès à l’internet se généralisera plus rapidement, permettant ainsi aux opérateurs de télécommunications d’élargir la couverture internet », a affirmé le président du GTM.
D’après le GTM regroupant les cinq opérateurs télécoms majeurs de Madagascar (Airtel, Telma, Orange, Blueline GulfSat et Starlink), il reste encore beaucoup à faire pour accélérer le développement du secteur.
Le ministre du développement Numérique, de la transformation Digitale, des Postes et des Télécommunication (MNDPT), Tahina Razafindramalo, a rassuré les opérateurs que des réformes fiscales sur les produits de télécoms, allant dans ce sens, seront mises en œuvre.
Selon lui, « ces produits ne devraient pas être traités comme des biens de luxe ou des produits nocifs tels que l’alcool ou le tabac ». L’objectif est de faire des télécommunications un « produit de première nécessité ». Un avis partagé par le secteur privé et le secteur public.
Arh.