Tout est bien qui finit bien pour cette affaire de trafic portant sur 1069 tortues et 48 lémuriens en provenance de Madagascar et qui ont été saisis par la police thaïlandaise. Quand deux bonnes volontés se rencontrent, on finit toujours par s’entendre. Finalement, ces animaux vont donc être rapatriés vers leur pays d’origine.
Bien évidemment, on ne va pas en faire
un sujet de triomphalisme car si ces anomaux ont pu arriver jusqu’en Thaïlande, c’est la preuve formelle que notre système de contrôle des frontières laisse à désirer. On ne parle plus de trous par lesquels les trafiquants s’engouffrent pour perpétrer leurs méfaits. Il s’agit plutôt de véritables failles. Donc, il n’y a pas à pavoiser.
Ce trafic qui a été découvert n’est que l’arbre qui cache la forêt. Le véritable objectif devrait être d’éradiquer totalement tous les trafics qui ne profitent pas au pays. C’est l’une des causes principales de l’appauvrissement du pays. Ces actes illicites et illégaux ruinent le pays.
C’est une bonne chose que cette affaire de trafic de tortues et de lémuriens ait permis de mettre en place une «Task force» appuyée par certains pays de l’Asie du Sud-est et quelques organisations internationales et dont l’objectif est , entre autres, de mener une lutte contre les trafics d’espèces protégées.
Madagascar pourra ainsi bénéficier d’une collaboration à l’échelle internationale qui permettrait, un tant soit peu, de diminuer les trafics de tous genres qui affectent le pays. Mais cela ne suffira pas avec tous les trafics qui ont pour origine Madagascar et portant sur différents produits (bois de rose, or, espèces végétales et animales rares…).
Il est certain que les trafiquants ne manqueront pas de chercher d’autres voies et moyens pour détourner les mailles que cette task force va mettre en place pour lutter contre les trafics de tous genres. Certains vont se faire prendre mais d’autres y échapperont.
A la longue, à force de jouer au chat et à
la souris avec les trafiquants, les pays membres de cette task force se lasseront de devoir à chaque fois, rapatrier les objets de trafic vers leur pays d’origine donc Madagascar. La demande des autorités thaïlandaises d’effectuer un test ADN pour prouver si les animaux venaient de Madagascar en est la preuve.
Dans ces conditions, les autorités malgaches doivent redoubler d’efforts pour contrer efficacement ces trafics. Et pour cela, il ne leurs
faudra compter que sur leurs propres forces et moyens. Effectivement, toute action de lutte contre les trafics, pour être vraiment efficace, doit être menée à la source. Mais c’est là que le bât blesse.
Aimé Andrianina