Légitimité ou légalité ?

Le taux de participation aux élections législatives de 2024 était de 48,03%, en hausse par rapport à 2019 (43,08%). Une participation proche de la majorité des électeurs qui semble conférer une certaine légitimité à la nouvelle Assemblée nationale. Mais la légitimité est-il possible par une simple légalité?
D’un point de vue juridique, nul ne peut contester la légalité des nouveaux députés, une fois que les résultats provisoires deviennent définitifs, c’est-à-dire, validés par la Haute cour constitutionnelle. Mais quid de leur légitimité à réellement représenter les citoyens de leur circonscription ? Nul besoin de rappeler que les députés ont pour mission principale de porter la voix du peuple. Pour dire que sans la confiance de la population, il n’y a pas de légitimité des députés.
Avec un taux de participation flirtant avec la barre des 50%, peut-on réellement dire que les députés élus ont obtenu un mandat fort et légitime pour défendre les intérêts de la population au sein de l’Assemblée nationale et devant le gouvernement ? Il suffit de prendre comme exemple l’actuelle législature, nombreux députés ont préféré défendre leur intérêt personnel avant celui des habitants dans leur circonscription. D’autres abusent même de leur immunité pour cela.
La légitimité de nos institutions démocratiques dépend de leur capacité à incarner la volonté populaire dans toute sa diversité. Un député élu avec les voix d’une minorité d’électeurs peut-il réellement se prévaloir de cette légitimité ?
L’exemple de la région Androy devrait nous interpeller, avec un taux de participation record de 89,05% à Ambovombe, parmi les plus défavorisées du pays. La conscience civique et l’importance accordée au vote forcent l’admiration. Respecter les règles du jeu démocratique est une condition nécessaire mais c’est loin d’être suffisante. La participation massive de la population et sa confiance à l’égard de ses candidats, sont aussi parmi les conditions de la légitimité.

F.M

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