Education: seuls 13 enfants sur 100 atteignent le 2e cycle du secondaire

Les indicateurs de l’éducation sont toujours au rouge. L’Unicef plaide pour l’intensification des efforts à tous les niveaux pour changer la donne, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Enfant africain portant sur le thème « L’éducation pour tous les enfants en Afrique, le moment est venu ». Dans ce registre, l’Union africaine a déclaré 2024 comme l’« Année de l’éducation ».

La situation de l’éducation reste critique à Madagascar. D’après les statistiques, sur 100 enfants nés, seuls 15 fréquenteront l’école maternelle, 76 iront à l’école primaire, 27 au premier cycle du secondaire et 13 atteindront le deuxième cycle du secondaire. C’est-à-dire qu’au fur et à mesure que l’on monte de niveau d’études, le nombre d’élèves diminuent. A cela s’ajoutent de grandes disparités entre les milieux urbain et rural ainsi qu’entre les différentes régions.

Le plus préoccupant est le fort taux d’abandon surtout en milieu rural. Tou­jours est-il que le pourcentage de jeunes non scolarisés en secondaire est deux fois plus élevé que celui de jeunes non-scolarisés en milieu urbain. Ces données partagées par l’Unicef à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Enfant africain, hier au Carlton à Anosy, montrent à quel point l’éducation va mal à Mada­gacascar.

« L’éducation est fondamentale. Non seulement pour l’avenir de chaque enfant, mais plus fondamentalement encore, l’éducation est critique pour le développement d’un pays. Si l’on n’investit pas dans l’éducation aujourd’hui, si l’on ne met pas la priorité sur l’éducation, c’est l’avenir même d’une nation qui est remise en cause parce qu’on a besoin de citoyens productifs qui peuvent apporter leur contribution au développement du pays », a soutenu Christine Jaulmes, représentante de l’Unicef à Mada­gascar.

Malheureusement, ces conditions sont loin d’être réunies dans le pays où 3 jeunes sur 10 disent avoir été contraints d’abandonner l’école en cours de route, selon la consultation organisée en 2023 auprès de plus de 1.700 jeunes dans 9 régions, par le ministère de la Jeunesse et des sports avec l’appui de l’Unicef.

Autant de barrières

Les mariages précoces et les difficultés financières figurent parmi les nombreux facteurs qui constituent autant de barrières pour l’accès à l’éducation. Sachant que 39% des jeunes filles de moins de 18 ans sont mariées. Par ailleurs, 60% des jeunes interrogés lors de cette consultation nationale, déclarent abandonner l’école par manque de moyens ou parce qu’ils sont contraints d’entrer dans le monde du travail et de gagner leur vie.
Cette situation s’est aggravée avec le Covid-19 et les catastrophes naturelles. De plus, les cyclones ont endommagé 780 écoles durant ces deux dernières années, selon les données du ministère de l’Education nationale (Men). S’ajoute à tout cela le manque d’enseignants qualifiés avec une forte proportion d’enseignants communautaires n’ayant reçu aucune formation. Conséquences, seuls 23% des enfants de 7 à 14 ans peuvent démontrer une aptitude à la lecture et 7% ont des compétences en mathématiques.

Fahranarison

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