« Divorce à l’italienne »

Les cas de demande de divorce sont de plus en plus nombreux à Madagascar. Pour le seul tribunal de première instance d’Anta­na­narivo, par exemple, on a enregistré plus de soixante demandes de divorce par jour en 2023. C’est tout de même un chiffre non négligeable qui révèle l’instabilité des couples mariés légalement.
Bien évidemment, quand on parle de di­vorce, on pense inévitablement aux enfants du couple. En effet, en cas de divorce des pa­rents, ce sont les en­fants qui en sont toujours les principales victimes. Qu’on le veuille ou non, ils en seront marqués. Et la question de la garde des enfants est un éternel problème difficile à résoudre.
Mais en fait, pourquoi assiste-t-on aujourd’hui à un nombre de plus en plus important de divorces ? Sans aucun doute, on peut avancer le mariage précoce des jeunes. Il est certain que, de nos jours, les jeunes se marient plus tôt comparés à leurs ainés. Ils s’engagent alors qu’ils ne sont pas encore prêts à se mettre la corde au cou.
Cette insuffisance de maturité va avoir de graves conséquences non seulement pour eux mais aussi pour leur progéniture. Or, le mariage n’est jamais obligatoire, en principe. Et s’il est bien facile de se marier, engager un divorce est bien plus compliqué. Il faut passer par plusieurs procédures et cela prendra du temps, certainement.
Mais il arrive, à un moment ou un autre, que l’on n’arrive plus à se supporter et que vivre sous le même toit de­vient un véritable enfer vécu au quotidien. Bien évidemment, quand on arrive à cette situation extrême, mieux vaut se séparer. On n’encouragera jamais les parents à divorcer. Loin de là s’en faut. Bien au contraire, le couple doit toujours s’efforcer de maintenir intacts les liens sacrés du mariage.
Mais divorcer est beaucoup mieux pour éviter d’arriver à des situations extrêmes qui sont le plus souvent à l’origine des violences conjugales. Dans beaucoup de cas, cela se solde par un véritable drame. Les scènes qui se déroulent dans ces conditions ne sont pas à montrer à des enfants déjà dévastés par le fait que leurs parents vont se séparer.
Par ailleurs, il faut souligner que les lois en vigueur dans le pays en matière de divorce ne sont pas faites pour faciliter les choses. Effecti­vement, à ce sujet, la législation malgache n’accepte pas le divorce à l’amiable. Tout au moins, la responsabilité peut être partagée si aucune des deux parties n’accepte de supporter tous les torts pour justifier le divorce.
Il arrive que le couple n’arrive pas à s’entendre pour divorcer. Bien souvent, les raisons de ce refus à divorcer ont trait à la pension alimentaire que doit verser celui ou éventuellement celle à qui le tribunal a donné tort. La combinaison de tous ces facteurs amène alors l’une des parties à envisager le pire, à sa­voir, procéder à un « di­vorce à l’italienne ».

Aimé Andrianina

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