Avoir les moyens de ses ambitions

Les rideaux sont tombés sur la Coupe du monde de football 2022 qui s’est déroulée au Qatar. Elle a vu le couronnement de l’Ar­gentin de Lionel Messi. Le rendez-vous est donc donné dans 4 ans. Et pour la première fois, les représentants de l’Afrique seront portés au nombre de 9. Madagascar sera-t-il cette fois-ci dans le coup ?
C’est le rêve de tout Malagasy (du citoyen lambda aux dirigeants du pays) de voir un jour son équipe nationale participer à la phase finale d’une Coupe du monde de football et de surcroît après qu’on ait goûté au plaisir de participer à une CAN. Mais a priori, aujourd’hui il est difficile d’envisager la présence de Mada­gascar parmi les représentants de l’Afrique.
Cela s’explique par la situation du football à Madagascar et de son organisation en général. De nos jours, il n’y a plus de place pour l’amateurisme dans le football de haut niveau. Seule l’organisation d’un championnat national professionnel est la solution car cela permettra de ratisser large en termes de détection de talents.
Et c’est maintenant qu’il faut le faire car on n’a plus beaucoup de temps. En effet, les premières phases éliminatoires pour la Coupe du monde de football 2026 vont bientôt commencer. Et comme d’habitude, on risque de devoir improviser. Ce qui n’a jamais donné de bons et pérennes résultats.
Il ne faut pas trop compter sur les joueurs expatriés. A bien regarder, mis à part 2 ou 3 éléments tout au plus, la grande majorité joue dans des clubs de se­conde, voire de troisième catégorie. Comment peut-on espérer jouer au même niveau que l’élite africaine de football quand nos joueurs évoluent tout au plus en ligue2 ou en National du championnat français ?
Ce n’est pas avec de tels joueurs qu’on peut espérer côtoyer l’élite du football africain. En Afrique, pour certains pays, la quasi majorité des joueurs de l’équipe nationale joue dans de grands et prestigieux clubs européens. Et c’est tout à fait logique si leurs équipes nationale peuvent se permettre de regarder les yeux dans les yeux leurs équivalents européens.
Quant au manager, nul n’est besoin de recruter un entraîneur étranger. Les techniciens locaux peuvent s’en sortir si l’on considère les derniers résultats obtenus par les pays africains tels que le Maroc ou le Sénégal qui ont des coaches locaux sans pour autant démériter. Ce sont des exemples à suivre.
Si on veut vraiment que Madagascar participe un jour à la phase finale d’une Coupe du monde de football, il faudra mettre le paquet. Les résultats sont fonctions d’une véritable vo­lonté de changer les choses dans la bonne direction. Et pour cela, il faut avoir les moyens de ses ambitions.

Aimé Andrianina

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