Des voix s’élèvent actuellement contre la construction de l’autoroute qui doit relier Antananarivo à Toamasina. Plus précisément, la levée des boucliers de la part des acteurs dans la protection de l’environnement concernant cette autoroute porte plutôt sur le tracé de cet important investissement.
C’est un important investissement non seulement du point de vue des capitaux qui vont être requis pour réaliser les travaux de construction mais surtout de son rôle à venir en matière de développement économique national. Pour cette raison, personne ne peut dire que ce n’est pas une priorité.
Tout au contraire, c’est le type d’investissement prioritaire dont le pays a besoin. D’aucuns ignorent le calvaire actuel des transporteurs routiers sur la RN2. Cette autoroute devrait permettre d’acheminer plus facilement et plus rapidement les marchandises transportées entre Antananarivo et Toamasina.
Cette fluidité de la circulation sur l’autoroute devrait s’accompagner de nombreux avantages, entre autres, une baisse des frais de transport des marchandises qui se traduira par une baisse des prix des produits sur le marché. Cela, à condition que les transporteurs jouent convenablement le coup.
Pour faire taire toutes les critiques, le ministère des Travaux Publics (MTP) a récemment communiqué qu’il est encore possible de changer le tracé de l’autoroute. Et pour cela, il sera toujours tenu compte des volets environnementaux et sociaux.
Toutefois, on peut se demander pourquoi un communiqué dans ce sens n’a pas été fait préalablement avant que les acteurs dans la protection de l’environnement ne haussent le ton. Cela aurait évité toute cette polémique qui s’est créée autour de la construction de l’autoroute.
Encore faut-il souligner que la réaction de ces acteurs dans la défense de l’environnement est tout à fait légitime. Et tous ceux qui pensent qu’ils agissent pour des raisons autres que défendre l’environnement ont tort. C’est leur raison d’être et tout ce dont pourquoi ils s’investissent pleinement qui sont mis en péril.
Ce n’est pas sans raison que le MTP prévoit de mettre en place un Comité de pilotage composé de toutes les parties prenantes et concernées par le projet de construction de l’autoroute. Cela permettra de prendre en compte tous les volets, en particulier les volets environnementaux et sociaux. Mieux vaut tard que jamais.
Pour un projet aussi important que celui de la construction d’une autoroute, il est fondamental que toutes les études soient effectuées préalablement avant de commencer les travaux proprement dits. Une fois qu’on s’est engagée dans les débuts des travaux, il est difficile de revenir en arrière afin de ménager, à la fois, le chou et la chèvre.
Aimé Andrianina