De nouvelles dispositions devraient être adoptées pour atteindre l’objectif national en matière de planification familiale. Les parties prenantes, les autorités étatiques ainsi que les partenaires techniques et financiers (PTF) se concertent autour d’un atelier de deux jours pour tracer la voie à suivre dans les quatre prochaines années en vue d’honorer l’engagement du pays.
Une des clés pour lutter contre la pauvreté. La réduction des naissances l’est selon le président de la République Andry Rajoelina qui a ouvert officiellement le Forum national pour la promotion de la planification familiale, hier à l’hôtel Carlton à Anosy. Cet évènement de deux jours, qui réunit les différents acteurs de la planification familiale, les forces vives du pays ainsi que les PTF, vise à dresser le Plan opérationnel jusqu’en 2028.
« Nous devons tout faire pour que la planification familiale soit appliquée dans tout le pays », a indiqué le chef de l’Etat qui a fait de cette cause l’une des priorités de son deuxième mandat. L’objectif est d’atteindre 5,1 millions de bénéficiaires de la planification familiale d’ici 2028. Cet engagement implique le renforcement des sensibilisations qui « devraient commencer dans les universités et même dans les lycées », a-t-il suggéré.
Selon le chef d’Etat, « il faut apprendre aux jeunes ce qu’il faut faire pour éviter la grossesse précoce et surtout comment s’en prémunir ». Le président de la République d’insister que « L’éducation des jeunes aux moyens de se protéger contre la grossesse précoce est incontournable. Une grossesse non désirée constitue un fardeau, que ce soit pour la femme, pour la famille et aussi pour le pays ».
« Des changements
profonds… »
Ces recommandations du chef de l’Etat impliquent des changements de certaines dispositions appliquées auparavant à Madagascar. Parmi lesquelles figure l’interdiction de toute forme de sensibilisation autour de méthodes contraceptives dans l’enceinte des établissements scolaires suivant une note ministérielle publiée par le ministère de l’Education nationale (Men) en novembre 2023. « La tâche ne sera pas facile, mais nous devons oser parler de la planification familiale… Si nous fermons les yeux sur certaines réalités, nous n’apporterons aucun changement. Or, des changements profonds doivent être faits », a enchaîné Andry Rajoelina.
Pas plus tard qu’en avril, les Organisations de la société civile (OSC) ont plaidé la même cause, en soulignant la nécessité de promouvoir l’Education complète à la sexualité (ECS) dans les écoles. Un plaidoyer qui s’accompagne d’une demande d’abrogation de cette note ministérielle qui impose l’abstinence absolue comme principal message à véhiculer dans les établissements scolaires.
La société civile justifie leur requête en se basant sur les statistiques et situations actuelles, en l’occurrence celle relative au fait que 31% des filles de 15 à 19 ans ont déjà eu une naissance vivante et chaque année, des candidates au Baccalauréat enceintes tentent de passer les épreuves d’Education physique et sportives…
Fahranarison