Le rideau vient de tomber sur la Coupe du Monde de football qui a donc vu le sacre de l’équipe argentine. Troisième étoile pour les Albiceleste aux dépens de l’équipe de France. Un Mondial d’abord marqué par les polémiques sur les droits du travail, des personnes homosexuelles et de diffusion des matches. Puis les débats ont définitivement laissé place au jeu, au suspense et aux premières fois. Première Coupe du monde dans un pays arabe, première fois qu’une formation du Maghreb, ou tout simplement du continent africain, accède aux demi-finales, premier trophée mondial pour un joueur dont c’était le seul titre qui manquait à son riche palmarès…
A Madagascar, quand le foot apporte la lumière au pays, vivement une compétition de ce genre à longueur d’année pour que l’on jouisse d’un approvisionnement presque ininterrompu de l’électricité. Et pour cause, les foyers ont pu suivre les matches diffusés en clair sur la chaîne nationale… « Dans la limite du stock disponible », dira-t-on dans un autre domaine. Les délestages survenus en début de tournoi et le nombre limité de rencontres diffusées ont en tout cas confirmé ce qui était déjà une évidence : les Malgaches aiment le football et s’il fallait une preuve de plus, les matches des Barea déchaînent chaque fois
les passions, particulièrement après leur épopée qui les a emmenés jusqu’aux quarts de finale de la Can qui a eu lieu en Egypte. Depuis, la sélection nationale est en manque de résultats, à tel point que les férus de ce sport qu’elle encore est à mille lieues d’une compétition telle que le Mondial si elle ne parvient même pas à s’imposer au niveau continental. Il y a sans doute, pour faire simple, tout un travail de fond à mener, autant au niveau de l’équipe elle-même que des compétences, moyens matériels et des infrastructures. N’empêche, des infrastructures sportives, certains n’en veulent pas.
Année sportive
Effectivement, ailleurs, les chefs d’Etat ou de gouvernement reçoivent les sportifs ou les récompensent avant une compétition ou en cas de victoire, sans que quiconque y voie quoi que ce soit de politique. Ici, la présence d’un président de la République dans un stade et jusque dans les vestiaires pour remonter le moral des troupes laissera place aux commentaires et autres interprétations. Ailleurs, il se construit des stades sans que cela ne devienne nécessairement un argument d’opposition politique. Ici, on critique ce genre d’initiative, parce que ce n’est soi-disant pas utile et que c’est de l’argent jeté par les fenêtres. Alors qu’on fait tout un pataquès de l’absence d’une délégation malgache aux jeux de la CJSOI.
Alors, certes, dans un contexte fortement marqué par les impacts de la crise sanitaire et une conjoncture mondiale difficile, il est concevable que certains ne comprennent pas que l’on puisse investir dans les infrastructures sportives. Beaucoup estiment que le moment n’est pas opportun. Mais au bout du compte, ce ne sera jamais le bon moment puisque si ce n’est la peste, ce sera le Covid, ou encore une guerre qui est en train de bouleverser l’économie mondiale. Et pourtant, paradoxalement, les études et la réalité ont prouvé que le sport pouvait constituer un levier de développement économique à part entière. Notamment quand un pays abrite un évènement sportif régional, continental ou tout simplement de dimension internationale, avec ce que cela suppose de retombées en termes de tourisme et de création d’emplois.
Cela tombe bien quand le Conseil international des Jeux (CIJ) vient de boucler son évaluation et de confirmer la tenue des prochains Jeux des îles à Madagascar. 2023 sera ainsi une année électorale et non moins sportive. Que cela plaise ou non, la construction d’infrastructures et autres installations destinées à accueillir ce genre de rendez-vous, prend définitivement tout son sens.
N.R.