La violence appelle la violence

Les deux crimes qui se sont déroulés il y a quelques jours et dont la similitude réside dans le sort réservé aux victimes, à savoir la décapitation, montrent à quel point la violence règne à Madagascar.
Et cette violence peut revêtir les formes les plus abominables.
Si le motif de l’assassinat de la jeune femme frappée d’albinisme est déjà connu – les exécuteurs auraient reçu 10 millions d’ariary de gages -, par contre, pour le moment, on ne sait encore rien des raisons du meurtre de l’avocat, également dé­capité. Mais il est certain qu’il y a quelques intérêts quelque part.
Cette forte poussée de la violence dans le pays expliquerait sans aucun doute la réaction violente des forces de l’ordre quand elles sont confrontées à des dahalo, des braqueurs de cash point, des cambrioleurs, des détrousseurs… C’est leur manière de répondre à ces bandits.
Bien souvent, on con­damne la manière violente exercée par les forces de l’ordre vis-à-vis de ces hors-la-loi de tout acabit. Or, il arrive qu’on comprenne pourquoi elles agissent ainsi quand on voit toutes les atrocités dont ces bandits sont capables. La population vit ainsi dans la terreur.
Par ailleurs, en ré­agissant énergiquement, ces représentants de la loi veulent marquer les esprits de ces repris de justice de manière à ce que leurs réactions soient dissuasives. C’est le seul langage que comprennent ces bandits qui, des fois, défient directement les forces de l’ordre.
Qu’on le veuille ou non, on est passé dans un cycle où la violence a droit de cité. Comment peut-il en être autrement quand on voit tous les jouets qu’on vend dans les marchés représentant des armes à feu pour les jeunes. Inévitable­ment, ils seront marqués par ces premiers jouets de leur vie.
De plus, avec les nouvelles technologies, il est facile à toutes les personnes détentrices d’un téléphone portable d’accéder à des films d’action dont certains sont d’une violence exagérée et qui ne devraient pas être exposés à la vue des enfants. Forcément, ces jeunes seront influencés par ces scènes de vio­lence.
Aujourd’hui, même sur la scène internationale, c’est la violence qui domine, la preuve, tous ces conflits armés entre les Israéliens et les Palestiniens, entre les Ukrainiens et les Russes. Il faut reconnaître que les organisations qui lancent vainement un appel à la paix dans le monde ne sont guère plus entendues.
Si Gandhi, le cham­pion de la non-violence voyait la situation ac­tuelle, il retournerait vite dans sa tombe. Il faut bannir la violence partout dans le monde et partout dans notre société, particulièrement dans les stades, les foyers, les rues, les entreprises, les écoles… Car la violence appelle la violence.

Aimé Andrianina

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