La région Atsimo-Andrefana, bien que bénie et riche en ressources naturelles, est privée de son droit au développement, regrette Bokassa, un leader de jeunes influents de Toliara. Le blocage de projets majeurs comme celui de Base Toliara freine considérablement le progrès de la région.
Les communes et districts du Sud-ouest de Madagascar font face à de multiples défis : chômage, accès limité aux services de santé et à l’éducation, faible productivité agricole et insécurité. Le déplacement interne des populations en quête de meilleurs moyens de subsistance aggrave également ces problèmes, comme l’estime le président de l’association «Zatovo tsy an’asa», Bokassa.
Un rapport de la Banque mondiale sur la pauvreté et l’équité à Madagascar révèle que «la région d’Atsimo-Andrefana enregistrait un taux de pauvreté de 81 % en 2022», avec de nombreux défis à relever. Certains districts de Toliara sont parmi les plus touchés par les taux élevés de non-scolarisation, de travail des enfants et de mariages précoces, compromettant ainsi leur futur capital humain.
Pourtant, Bokassa insiste sur le fait que «cette région est dotée de richesses naturelles innombrables». Il trouve «incompréhensible» que l’Etat cherche des aides financières à l’étranger alors que chaque région de Madagascar possède des ressources suffisantes pour financer son propre développement. «Cependant, Toliara ne peut profiter de ce droit au développement en raison du blocage des projets tels que Base Toliara», déplore-t-il.
Appel pour une prise de décision rapide
La situation aurait pu être pire sans les emplois précaires générés par les cyclo-pousses ou le travail de docker, qui ne suffisent pas à répondre aux besoins de la population locale, surtout avec l’afflux de migrants d’autres régions en quête de travail. Bokassa appelle ainsi à une prise de décision rapide de l’Etat pour éviter une aggravation de la situation. «Il est maintenant temps d’ouvrir Base Toliara. Nous nous sommes préparés à cette décision depuis plusieurs années. Plusieurs jeunes ont déjà été formés et Toliara dispose de nombreux intellectuels ainsi que d’une main-d’œuvre qualifiée», affirme-t-il.
Membre d’une plateforme regroupant plusieurs associations soutenant l’ouverture de cette exploitation minière, Bokassa assure que «les jeunes de Toliara sont prêts à soutenir ce projet pour qu’il fonctionne sans problème». Il affirme que ce projet prime pour le développement de la région et l’amélioration des conditions de vie. Pour répondre aux rumeurs de dangers liés aux grandes exploitations minières, il souligne «n’avoir jamais entendu parler de décès liés à ces activités à Taolagnaro ou à Toamasina», mettant en avant les retombées positives pour les communautés locales.
Pour Bokassa, l’intérêt collectif doit primer sur les intérêts personnels. Il insiste sur le fait que «Base Toliara est un projet d’intérêt général, qui contribuera au développement économique et social de l’Atsimo-Andrefana et de Madagascar tout entier».
Arh.