La production de déchets ménagers dans la ville d’Antananarivo est estimée à 0,45 kg/personne/jour soit 1.450 tonnes/jour, pour un total de 530.000 tonnes dans l’année, selon le ministre de l’Environnement et du développement durable (Medd), Max Fontaine Andonirina, lors de l’Assemblée des Nations unies sur le projet zéro déchet à New York. Ce volume ne cessera de croitre pour atteindre 2.700 tonnes/jour d’ici 2037.
A noter que le volume d’ordures ménagères produit par la Capitale augmente chaque année, sous l’effet de la croissance démographique et l’urbanisation rapide. Pourtant, la ville ne dispose que d’un seul site d’enfouissement à ciel ouvert de 18 hectares à Andralanitra, situé en plein milieu d’une zone résidentielle.
A ce rythme, selon une projection à l’horizon de 2037, l’augmentation de la population d’Antananarivo, estimée à 4,8 millions, doublera la production de déchets par rapport à cette année, soit 2.700 tonnes/jour.
De son côté, Pure Earth, une ONG américaine œuvrant dans les domaines de la santé, a mentionné que la pollution est responsable de 22,3 % des décès à Madagascar. En 2015, 40.000 personnes sont mortes de maladies liées à la pollution. Un taux de mortalité trois fois plus élevé que celui des décès dus au VIH, à la tuberculose et au paludisme combinés. En effet, la pollution affecte principalement les personnes vulnérables, les femmes et les enfants.
« Side Event »
Face à cette situation, Madagascar, par le biais du Medd, vient d’organiser avec le Bureau des Nations unies pour le développement durable (UNOSD) un « Side Event » en marge du projet déchet zéro.
« La gestion durable des déchets représente un défi majeur pour Madagascar, en vue de la transition vers une économie circulaire. Ceci à travers le recyclage, la diminution des déchets et la création d’emplois durables », a fait savoir le Medd. De plus, la gestion durable des déchets représente une réelle opportunité économique pour la Grande île, car il s’agit d’un marché en pleine expansion pouvant créer jusqu’à 4.500 milliards de dollars d’ici 2030.
Dans cette optique, l’UNOSD va accompagner Madagascar dans la mise en place d’un cadre efficace pour la gestion durable des déchets, l’amélioration du cadre réglementaire, l’extension des infrastructures et le soutien au secteur privé. « Le plan d’action y afférent sera mis en œuvre d’ici 2025 » a indiqué le Medd.
Sera R.