Emission de carbones: un ha de mangroves absorbe le CO2 émis par 2.650 voitures

Par rapport aux autres forêts, ceux de mangroves ont leurs propres spécificités, entre autres, leur capacité à séquestrer 5 fois plus de CO2. C’est pourquoi il est primordial de les préserver, surtout pour un pays comme Madagascar qui, avec ses 390.853 hectares de forêt de mangroves, est l’un des plus grands réservoirs de puits de carbone à l’échelle de la planète.

«Un hectare de man­groves ab­sor­be plus de 3.700 tonnes de carbone, l’équivalent du CO2 émis par 2.650 voitures dans l’année », a indiqué le Directeur des aires protégées, des ressources naturelles renouvelables et des écosystèmes (DAPRNE) du ministère de l’Environnement et du développement durable (Medd), Tojotsara Ratefason, dans son discours, lors de la célébration de la Journée internationale pour la conservation de l’écosystème des mangroves, hier à Moron­dava, sous le thème « les mangroves, une solution durable face au changement climatique ».

Dans ce sens, les responsables ont sensibilisé la population locale à la préservation et à la protection des mangroves. A noter 30% de la surface totale de mangroves dans l’océan Indien se trouvent à Madagascar, soit 270.955 ha. De ce fait, la Grande île possède la deuxième étendue de mangroves de l’océan Indien, estimée à 303.815 ha.

Un rôle vital
Les mangroves jouent un rôle vital pour les communautés locales et, la pêche, et contribuent également à l’essor de l’économie bleue à Mada­gascar. Leur gestion durable est incluse dans la politique générale de l’Etat (PGE) qui se repose sur 3 grands piliers, à savoir le capital humain, l’industrialisation et la transformation économique. Elles agissent aussi comme des barrières naturelles contre les tempêtes et les érosions, tout en faisant office de nurseries pour de nombreuses espèces marines, à l’exemple de crabes et les crevettes.

Malheureusement, la déforestation, l’urbanisation incontrôlée, la pollution ainsi que le changement climatique mettent en péril les mangroves de la Grande île. Toutefois, force est de constater qu’une nette augmentation des surfaces des mangroves est enregistrée ces trois dernières années allant de 270.000 ha à plus de 390.000 ha actuellement.

Restauration
Madagascar a célébré hier à Morondava la Journée internationale pour la con­servation de l’écosystème des mangroves. Pour marquer cet événement, une nouvelle technique de restauration des paysages a été appliquée à titre de bonne pratique sur une surface de 6 ha à Kimony. Entre autres, la restauration hydrologique qui se traduit par la création de canaux afin d’obtenir le taux de salinité nécessaire aux mangroves à travers le balancement des marées ainsi que la restauration topographique en rehaussant le niveau des terres de 20 cm par rapport au niveau de la mer à travers la création d’îlots.

Sera R.

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