Selon le rapport 2024 sur la traite des personnes publié par le Département d’Etat américain, Madagascar maintient sa position sur la liste de surveillance de la Catégorie 2 pour la troisième année consécutive. Le pays a évité une rétrogradation en Catégorie 3, grâce à une dérogation accordée en vertu de la loi sur la protection des victimes de la traite des êtres humains.
Malgré certains progrès notables, tels que l’augmentation des enquêtes et des poursuites, l’allocation partielle de budget au Bureau national de lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH), ainsi que les efforts pour réduire la demande de services sexuels tarifés, le rapport souligne que les efforts du gouvernement malgache restent insuffisants. Des problèmes persistent encore tels que l’absence de condamnations pour la troisième année consécutive, la complicité présumée de fonctionnaires non investiguée. A cela s’ajoutent la diminution de l’identification et de l’aide aux victimes, les services de protection limités, surtout hors d’Antananarivo, la dépendance excessive aux ONG pour l’assistance aux victimes ainsi que les efforts inadéquats contre la traite interne (servitude domestique, mendicité forcée, exploitation sexuelle des enfants) et la confusion fréquente entre traite et autres crimes.
Parmi les recommandations prioritaires figure la modification de la loi anti-traite de 2014, pour que les peines prévues pour la traite des adultes à des fins sexuelles soient proportionnelles à celles d’autres crimes graves tels que les cas de viol et/ou d’enlèvement.
Pour améliorer la lutte contre la traite des êtres humains, il est recommandé en outre d’améliorer les services de protection pour toutes les victimes en collaborant avec la société civile, de débloquer tous les fonds alloués à la lutte contre la traite, notamment pour le BNLTEH et le Plan d’action national (PAN) 2023-2025.
F.M