La dépendance au charbon de bois à Madagascar, où plus de 90 % des ménages l’utilisent quotidiennement pour cuisiner ou se chauffer, suscite des inquiétudes croissantes quant à son impact environnemental. Cette pratique est une des principales causes de la déforestation, entraînant une dégradation des sols et un dérèglement climatique. Pourtant, des initiatives innovantes pourraient changer la donne.
Le programme « Appui au financement de l’agriculture et aux filières inclusives autour d’Antananarivo (Afafi-Centre) », à travers le projet « Développement intégré, aménagement et bois-énergie (Diabe) », propose une approche intégrée pour améliorer la production de charbon de bois. Il s’agit de superviser des parcelles de plantation dédiées aux charbonniers, d’améliorer les techniques de carbonisation et de promouvoir l’utilisation de foyers plus écologiques.
Le Dr Jean Pierre Bouillet, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), énumère les défis et les solutions pour une production plus respectueuse de l’environnement. « Il est impératif de concilier les besoins énergétiques des ménages avec la préservation des forêts », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que : « Nos recherches portent sur la plantation de bois-énergie, l’introduction d’espèces à croissance rapide et l’optimisation de la fertilisation des sols ».
Les programmes « Agrosylviculture autour d’Antananarivo (ASA) » et Afafi-Centre ont introduit des espèces exotiques comme l’eucalyptus robusta et le corymbia maculata pour une croissance rapide, garantissant ainsi un approvisionnement durable en bois énergie. La fertilisation ciblée des sols appauvris des Hautes Terres améliore également le rendement.
L’accompagnement technique sculpte la base de la réussite de ces visions. Les chercheurs collaborent avec des pépiniéristes, reboiseurs, charbonniers et commerçants pour optimiser chaque étape, de la plantation à la carbonisation, en passant par la conception de foyers réduisant la consommation de charbon. En somme, l’objectif est de « garantir une durabilité de la filière bois-énergie, essentielle pour les besoins énergétiques des foyers malgaches ».
Arh.