Une plaque tournante de drogue dure

Alors que l’on s’amusait dans l’île aux parfums à l’approche du festival Somaroho ainsi que ses belles plages, certaines personnes ont profité de la liesse populaire pour perpétrer leurs louches activités. Ainsi, cinquante-sept kilos (57 kg) de cocaïne ont été découverts dans un hôtel de Hell-Ville (Nosy-Be).
Bien évidemment, dans cette partie de la Grande île, au niveau de la population locale, on a l’habitude de consommer différents types de drogue qualifiées de « douces » telles que les feuilles de khat ou le Kola. Mais cette fois-ci, il s’agit de drogue dure dont les effets sont réellement dangereux.
C’est une prise de très grande importance car la valeur marchande de la drogue saisie dépasserait les 17 mil­liards ariary. Beau­coup risqueraient leur vie pour une telle somme. Cependant, ni la provenance de la drogue ni le circuit de distribution n’ont été révélés jusqu’à maintenant.

Il est étonnant que les enquêteurs chargés de l’affaire éprouvent beaucoup de difficulté pour faire parler les deux jeunes femmes sur qui cette importante quantité de drogue dure a été trouvée. D’autant plus que les voix autorisées se font muettes concernant la suite de l’enquête.
Il est évident qu’une aussi importante quantité de drogue dure n’est pas l’œuvre de simples amateurs qui aspiraient à devenir très, très riches rapidement. Il doit bien exister tout un réseau de professionnels pour organiser un trafic de ce type. Même la valeur de la « marchandise » le prouve.
Le fait que Nosy-Be soit dotée d’un aéroport international attire les trafiquants internationaux de drogue. De là, ils peuvent procéder à l’écoulement de la drogue dans toute cette région de l’océan Indien. On peut être certain que cette drogue n’était pas destinée au seul marché malgache.

Apparemment, les trafiquants ont élu domicile à Nosy-Be du fait que le port de Toa­masina est devenu plus difficile pour introduire la drogue suite aux nombreuses saisies qui y ont été faites. Pour cette raison, il a fallu à ces professionnels de choisir un endroit plus discret pour effectuer leur opération.

D’où le choix de l’île aux parfums avec toutes les possibilités d’accès qu’elle offre. Effective­ment, on peut y accéder et sortir de l’île par voie terrestre (après une courte traversée pour joindre Ankify), par voie aérienne et par voie maritime. Il est évident que les contrôles ne sont pas aussi sévères qu’à Toamasina.

On peut espérer que cette importante prise amènera les responsables à renforcer les contrôles au niveau des différentes possibilités d’accès qui existent. Autrement, Nosy-Be risque de devenir une plaque tournante de drogue dure.

Aimé Andrianina

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