En matière de lutte contre la corruption, beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire. Le combat est encore loin d’être gagné, surtout face aux gros poissons qui, incroyables mais vrais, arrivent toujours à passer entre les mailles du filet, sans être inquiétés.
Mais tous les efforts et toute détermination à faire bouger les lignes, seront vains tant que les acteurs principaux ne jouent pas leur partition et se détournent de leur rôle d’accusateurs des anciennes personnalités étatiques suspectées dans une affaire de corruption, devant la Haute cour de justice (HCJ). Tout simplement parce que paradoxalement, leur statut de députés, leur permet d’être à la fois juge et partie, quitte à être les avocats du diable, empêchant les juges de faire leur travail, conformément à la Constitution.
C’est aberrant de constater que l’Institution censée donner une véritable impulsion collective à la lutte contre la corruption, n’est en fait qu’une façade destinée à servir de bouclier politique aux anciens hauts responsables pointés du doigt et dans le collimateur de la HCJ. Et ce jusqu’à preuve du contraire.
L’exemple vient d’en haut, dit-on, venant même des représentants du peuple qui durant la précédente législature, ont carrément mis des bâtons dans les roues de la HCJ, ayant les pieds et mains liés sans l’aval des faiseurs de lois. Aucun dossier de mise en accusation n’a été adopté à Tsimbazaza durant cinq ans, repoussé sans cesse à demain. Et, il ne faut pas se demander pourquoi la lutte contre la corruption stagne à Madagascar.
Maintenant que les nouveaux députés qui veulent changer les choses, sont dans la place et le Bianco est sous l’égide d’un nouveau directeur général, qui connait bien son rayon, un changement devrait s’opérer pour que la lutte contre la corruption soit effective et efficace, reposant sur l’impartialité et l’intégrité des juges, des députés et de l’Etat. L’opinion publique attend beaucoup d’eux car cette lutte portera vraiment ses fruits quand les gros poissons seront dans les mailles du filet.
JR.
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