Nous sommes les champions

Pas une semaine ne passe sans qu’on n’assiste à des rencontres formelles dont l’objet porte sur un sujet d’intérêt national ou autre mais qui vaillent plus ou moins la peine qu’on en discute. Gé­néralement, ces rencontres se déroulent dans les établissements qui sont dotés d’une ou plusieurs grandes salles susceptibles d’accueillir, des fois, plus d’une centaine de personnes.
Pour ces établissements (hôtels, espaces de loisirs … ), ces évènements ne sont pas négligeables dans la mesure où ils fournissent des rentrées d’argent substantielles. En plus de la location de la salle qui n’est pas donnée à tout le monde, il y a toujours une collation dont la facture peut faire dresser les cheveux de la tête.
L’objet de ces rencontres peut porter sur des sujets ou des thèmes aussi variés les uns que les autres. Cela peut aller de la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux à la stratégie nationale de l’agriculture en passant par la digitalisation de l’administration. On peut ainsi avoir une idée sur l’importance des questions discutées.
Il arrive que ce soient les premiers responsables concernés par les divers thèmes ou sujets qui participent à ce type de rencontre. Des fois aussi, il se peut que ce soient les seconds couteaux qui y sont dépêchés. Mais à chaque fois, force est de reconnaître que les participants sont toujours unanimement convaincus du bien-fondé de la rencontre.
En conséquence, tous, sans exception, mon­trent un semblant de volonté, de conviction quant à la résolution des problèmes qui ont été soulevés pendant la durée de la rencontre quoique dans certains cas, les échanges sont parfois enflammés. Seu­lement, force est de constater que, trop souvent, les résultats restent mi­tigés pour ne pas dire nuls. On peut alors se demander où se situe le fond du problème.
On ne manquera pas de souligner qu’il ne peut pas en être autrement quand les décisions finales prises lors de ces rencontres ne sont pas suivies d’actions concrètes qui permettraient de résoudre les problèmes identifiés. A chaque fois, on attendra la prochaine rencontre pour repartir à zéro au cours des débats. C’est l’éternel recommencement.
C’est à croire que ceux qui financent ces rencontrent ont atteint leur objectif, à savoir, que les choses restent à leur situation respective, que rien ne change. En tout cas, une chose est sure. En ce qui concerne l’organisation et la tenue des tables rondes, réu­nions, ateliers, symposiums… qui finalement ne servent à rien pour faire avancer les choses, un tant soit peu, nous sommes les champions.

Aimé Andrianina

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