Une certaine résilience de l’économie mondiale, soutenue par l’expansion du commerce international, a été constatée au deuxième trimestre 2024. Et ce contexte a été plutôt favorable aux pays développés qui ont enregistré une croissance solide, portée à la fois par la consommation et l’investissement, selon la Banky foiben’i Madagasikara (BFM), dans sa dernière note de conjoncture économique publiée le 6 août. Par contre, dans les pays en développement comme Madagascar, les croissances restent disparates et l’inflation continue de grimper, malgré l’appréciation de l’ariary.
L’inflation persiste et se maintient à un niveau élevé à Madagascar. Selon la dernière Note de conjoncture économique publiée par la BFM, les prix à la consommation ont augmenté de 7,2 % entre juin 2023 et juin 2024. Même légèrement en baisse par rapport à mars (7,4 %) et avril/mai (7,3 %), «ce taux reste élevé et montre une stabilité persistante depuis le début de l’année n’ayant connu que de très faibles variations depuis le début de l’année».
Parmi les principales composantes du panier de consommation des ménages, les plus touchées par l’inflation, le prix du riz a augmenté de 5,0 % et a contribué à 13,1 % de la variation d’ensemble. D’après les analyses de la BFM, «les prix du riz n’ont pas enregistré les baisses saisonnières attendues pendant la période de récolte de cette année». Alors que durant la période prépandémique, les prix du riz connaissaient une baisse notable à chaque période de récolte
L’énergie n’a pas non plus échappé à l’inflation dont le prix a connu une hausse significative de 8,0 % sur la même période. Cependant, les prix des carburants sont restés inchangés depuis juillet 2022, en dépit de la flambée des coûts énergétiques mondiaux.
Et la BFM rapporte que «l’embrasement des tensions au Moyen-Orient a commencé à peser sur les prix de l’énergie, avec les produits pétroliers qui sont repartis à la hausse. Il en a été de même pour le prix du riz».
Appréciation de l’ariary
Un fait notable. L’Ariary s’est apprécié au cours du premier semestre 2024, mais cela n’a pas réussi à juguler l’inflation galopante. «De fin décembre 2023 à fin juin 2024, l’Ariary s’est apprécié de 2,4 % par rapport au Dollar US et de 4,3 % par rapport à l’Euro. Le cours de change du Dollar est ainsi passé de 4.572,8 ariary à 4.465,2 ariary, tandis que celui de l’Euro a fini le premier semestre à 4.772,6 ariary, contre 4.986,6ariary à fin 2023», note la BFM.
Certes la monnaie nationale a gagné quelques points de pourcentage face au dollar et à l’euro, les prix des produits importés ont continué de grimper, avec une augmentation de 3,8 % depuis le début de l’année et de 5,2 % sur une base annuelle en juin 2024.
En excluant les prix du riz et de l’énergie, l’inflation sous-jacente s’est établie à 7,7 %. Concernant les prévisions des prix, «les anticipations des entreprises et des banques restent relativement élevées jusqu’à la fin de l’année 2024». Leur avis importe particulièrement sur la formation des prix sur le marché. Les prévisions de BFM tablent sur un glissement annuel d’inflation de fin de période de 8,0 % pour l’ensemble du panier de biens et de 7,8 % pour l’inflation sous-jacente.
Arh.