L’once d’or a franchi un seuil historique en dépassant la barre des 2.500 dollars, le mardi 20 août. Ce nouveau record illustre la fonction de l’or en tant que valeur refuge dans un contexte marqué par des incertitudes géopolitiques croissantes et un ralentissement économique mondial.
Le métal précieux a vu son cours grimper de plus de 31 % en un an, et a presque doublé en dix ans, marquant un retour en force similaire à celui observé lors de la crise financière de 2008, lorsque l’or avait dépassé pour la première fois la barre des 1.000 dollars l’once.
Selon les experts, les tensions géopolitiques, notamment au Proche-Orient, et la perspective d’une récession économique aux Etats-Unis en 2025 sont des éléments clés qui poussent les investisseurs à se tourner vers l’or. Les indicateurs macroéconomiques, particulièrement dans les secteurs de l’emploi et de la construction, suscitent l’inquiétude, renforçant ainsi l’attrait de l’or comme un placement sûr.
En parallèle, la baisse des performances sur les marchés boursiers, après une période de forte croissance, encourage certains investisseurs à réaliser leurs bénéfices et à réorienter leurs actifs vers le métal jaune.
Politique monétaire
Un autre facteur déterminant de la hausse du prix de l’or réside dans la politique monétaire des banques centrales. En effet, les baisses de taux d’intérêt orchestrées pour stimuler l’économie profitent à l’or en rendant les obligations d’Etat moins attractives. La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait même accélérer ce mouvement dès septembre, selon les analystes. Par ailleurs, la baisse du dollar, qui rend l’or moins cher dans d’autres devises, a également contribué à l’augmentation de la demande mondiale pour ce métal précieux.
L’or est également soutenu par les achats massifs des banques centrales des pays émergents, tels que la Chine, l’Inde et la Turquie. Ces pays, qui cherchent à diversifier leurs réserves et à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain, ont intensifié leurs achats, atteignant désormais un millier de tonnes par an, soit deux fois plus qu’au début du siècle. Ces acquisitions, souvent réalisées de manière anonyme, renforcent la pression haussière sur les cours de l’or.
Les analystes s’attendent à ce que cette tendance se poursuive, avec un potentiel franchissement du seuil des 3.000 dollars l’once dans les prochains mois, ou du moins un maintien des cours à des niveaux élevés.
Arh.