Dans une déclaration faite, hier, la ministre de l’Education nationale a annoncé le maintien de la gratuité des frais d’inscription dans les écoles publiques pour l’année scolaire 2024-2025. Les parents d’élèves seront donc exemptés de droit et de frais de scolarité, sauf pour participer à la rémunération des enseignants non-fonctionnaires non subventionnés, c’est-à-dire les maîtres FRAM. Certains établissements devront en effet recourir à ces maîtres FRAM, mais pas tous.
Voilà une initiative qui apportera, à coup sûr, du baume au cœur des parents dans le contexte actuel. Plus que la fête de la nativité, la rentrée scolaire constitue en effet l’un des moments les plus appréhendés par les parents d’élèves, et donc de nombreux ménages. Et pour cause, c’est le moment de trouver les moyens d’acheter et de trouver les fournitures scolaires adéquates (livres, cahiers, stylos,…) pour que les progénitures puissent étudier correctement après. Certes, c’est loin d’être la solution à long terme mais cela permet donner un peu de souffle dans certaines familles, notamment celles qui s’occupent de la rentrée de trois à quatre enfants.
En matière d’enseignement, il y a sûrement beaucoup à dire sur le système éducatif malgache, et encore beaucoup plus à faire, à l’instar de la gestion du calendrier scolaire à travers les régions dont chacune à sa spécificité. Pour autant, il s’agit d’une initiative louable qui mérite de perdurer si l’Etat dispose des moyens à le faire. En passant, à en croire les ressources nécessaires que le pays dispose, l’Etat peut très bien le faire. Il suffit, peut-être pas facilement, de mobiliser les ressources internes. Tout le monde s’accorde à dire que le pays est riche, que ce soit en ressources naturelles en sous-sol ou sur terres, alors ne pas tout faire pour que la population, en particulier le secteur de l’éducation, ne puisse pas en profiter.
Il est en effet dommage de constater que des régions comme Analanjirofo ou la Sava ne disposent pas d’un centre universitaire digne de ce nom alors que la région dispose de nombreux atouts à faire valoir, et donc des ressources propres à la localité. C’est que, au-delà d’une mauvaise gouvernance, hérité ou pas, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part. Car, on a beau dire que la région est la capitale mondiale de la vanille, au niveau des infrastructures, cela ne se voit pas du tout. Loin s’en faut.
Quoi qu’il en soit, si la gratuité de l’enseignement reste encore difficile à atteindre, compte tenu de différents paramètres à prendre en compte, il est heureux de constater que le pays s’achemine de plus en plus vers cette option. Ces dernières années, la gratuité des frais de scolarité et des droits ont
été toujours adoptés. D’autres pays y sont parvenus alors pourquoi pas nous ? A l’heure actuelle, il est difficile de prétendre à la gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, du primaire à l’université, à l’instar des pays de l’Europe du nord, mais pour le primaire et le secondaire, c’est faisable. Cela permettra de réduire les dépenses de la rentrée mais aussi d’alléger les portefeuilles des parents qui pourraient penser à d’autres soucis dans les ménages. Et c’est une bonne chose.
Rakoto