Ces derniers jours, on a beaucoup parlé de la gratuité des frais d’inscription et de réinscription auprès des établissements scolaires publics, du moins en ce qui concerne les enfants issus de familles défavorisées. D’autres personnes se sont également épanchées sur la hausse de ces frais dans les établissements privés.
Mais ce qui étonne à plus d’un titre, c’est que personne n’ait parlé des conditions des enseignants, en particulier des maîtres Fram non subventionnés. D’aucuns ignorent que ces derniers sont rémunérés à partir des cotisations versées par les parents d’élèves. Et il arrive que certains parents n’arrivent pas à s’acquitter de leur obligation.
En effet, compte tenu des difficultés de la vie, des parents n’ont pas les moyens de payer leur cotisation malgré tous les efforts qu’ils fournissent. Il est déjà arrivé que des élèves aient été remis à leurs parents à cause de ce manquement. Il est bien dommage que ce soient les élèves qui soient ainsi sanctionnés.
Et dans beaucoup de cas, ces maîtres sont mal payés. Beaucoup d’entre eux ne perçoivent pas le salaire minimum fixé par l’Etat. Bien évidemment, certains vont rétorquer que c’est leur choix. Mais ont-ils vraiment le choix ? De toutes les façons, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas d’autres choix qu’on les laisse dans leur condition actuelle.
Certains doivent parcourir à pied des kilomètres tous les jours pour joindre
l’école où ils enseignent. Qu’on le veuille ou non, ces maîtres ont de lourdes responsabilités. La première et la principale est d’initier les enfants à écrire et à lire, c’est-à-dire, faire en sorte qu’ils entrent dans le monde des lettrés. Ce qui n’est pas rien.
Dans le cadre de cette fonction, ils doivent accompagner, encadrer chaque enfant dans son apprentissage à identifier et reproduire chaque lettre de l’alphabet. C’est réellement une très grande responsabilité. Mais n’a-t-on jamais considéré cette lourde responsabilité à sa juste valeur ?
Pourtant, pour beaucoup de ces maîtres, enseigner est un véritable sacerdoce. C’est pourquoi, nombreux sont ceux qui s’y résignent malgré le salaire de misère qui leur sont attribué. Mais d’autres finissent pas être démotivés, découragés par les privations qui n’ont pas de fin.
On peut dire que le métier de maître est
un métier ingrat. Bien rares sont les élèves, devenus adultes, qui se souviennent de ceux qui les ont appris à
lire et à écrire pendant leur enfance respective. Pourtant, cette initiation, logiquement, doit faire l’objet d’une reconnaissance indéfectible. Mais pour le moment, les maîtres sont considérés comme des laissés pour compte.
Aimé Andrianina