Requins et raies: Madagascar intensifie ses efforts de conservation

Madagascar a récemment inscrit certaines espèces de requins et de raies à l’annexe de la CITES, interdisant ainsi leur commerce. Sous cet angle, un Plan national de conservation et de gestion des requins et des raies pour la période 2022-2026 a été élaboré pour garantir une gestion durable de ces ressources marines.

Madagascar ne faisant pas partie des pays grands consommateurs de requins à l’échelle mondiale, est confronté à une hausse des captures de ces espèces. Entre 1995 et 2003, les exportations ont fluctué entre 1.300 et 20.000 tonnes, avant de bondir entre 30.000 et 40.000 tonnes de 2004 à 2013. En 2017, Madagascar a officiellement exporté 14.673 kg d’ailerons de requins, ce qui équivaut à la mort d’environ 210 requins par an, selon les estimations.
Le ministère de l’Envi­ronne­ment et du Déve­lop­pement durable (MEDD) a apporté des précisions par rapport à cette tendance à la baisse des captures. Selon Moise Rasamoelina, secrétaire général du MEDD, « les pêcheurs qui capturaient environ 35.000 tonnes de requins par an avant 2013, n’en capturent aujourd’hui que la moitié ».
Cette situation est d’autant plus préoccupante car 22 des 84 espèces de requins présentes à Madagascar, sont classées menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette situation indique l’importance du secteur de la pêche, qui représente 7 % du PIB national, avec la pêche traditionnelle et industrielle en tant que principales contributrices.

Améliorer les connaissances sur les requins et les raies

Face à cette réalité alarmante, Madagascar a récemment inscrit certaines espèces de requins et de raies à l’annexe de la CITES, les interdisant ainsi de commerce. En parallèle, le pays a élaboré un « Plan national de conservation et de gestion des requins et des raies pour 2022 – 2026 », en collaboration avec le ministère de l’Environne­ment et du Développement durable (MEDD), le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue (MPEB), et la Wildlife Conservation Socie­ty (WCS) Madagascar.
Ce plan national, financé à hauteur de 700.000 dollars, vise à renforcer la gestion durable des ressources marines, essentielles pour près de 1,5 million de personnes vivant dans les zones côtières.
« Les requins et les raies, au-delà de leur importance économique, jouent un rôle crucial dans l’écosystème marin en maintenant l’équilibre de la chaîne alimentaire et éliminant les espèces invasives ou malades », ajoute Moise Rasamoelina.
« WCS qui gère cinq aires protégées marines à Madagas­car, recueille toutes les bases de données sur les requins et les raies. Ce, afin d’assurer la gestion durable de ces ressources marines », a expliqué Lovy Rasolofomanana Directeur Pays de WCS à Madagascar.
Présenté officiellement à Antaninarenina, ce plan cons­titue un cadre de référence pour les interventions dans les secteurs de la conservation, de la pêche, du tourisme, de l’éducation et de la recherche. Élaboré depuis 2017, il s’inscrit dans une feuille de route nationale visant à améliorer les connaissances sur les requins et les raies, à gérer durablement les pêches accidentelles, et à restaurer les populations appauvries.

Arh.

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