PF en milieu rural: les hommes sont plus réticents

La campagne de sensibilisation pour la mise en pratique du Planification familiale (PF) bat son plein ces dernières années dont le milieu rural est particulièrement la cible. Cependant, dans la majorité des cas, à part la peur des effets secondaires pour les femmes, les hommes de certaines contrées sont aussi de leur côté très réticents pour son application, selon les témoignages des Agents communautaires (AC) et des mères de familles. «Mon mari me défend formellement d’utiliser le PF car la venue des enfants au monde est la volonté de Dieu», a fait savoir une mère de famille de la commune rurale d’Andranofasika, de la région du Boeny. «Selon le mien, l’utilisation du PF incite les femmes à être infidèle», déclare une autre femme de la même commune. «Le pire est que ce sont des fonctionnaires de la région qui osent soutenir publiquement ces rumeurs, surtout à la moindre effet secondaire qui n’est pas toujours à écarter dans l’utilisation des PF», déplore le docteur Gervais Ramanantsoa, de la CSB II de la commune rurale d’Andranofasika.  «A tel point que plusieurs mères de familles se cachent de leurs conjoints pour le pratiquer», a indiqué de son côté le médecin chef de la CSB II de la commune rurale d’Antanimbary, district de Maevatanana, de la région du Betsiboka. Des barrières socioculturelles qui ne font qu’accroître notamment les grossesses non désirées ainsi que leurs conséquences socioéconomiques.

Succès de l’injection
La majorité des femmes adeptes du PF optent pour l’injection dans les régions du Boeny et de la Betsiboka. «Plus de la moitié dans ma circonscription», selon le médecin chef  Julio Romarie du CSB II de Belobaka, dont le taux de recouvrement en PF est de 38%. Ce qui est encore loin de l’objectif fixé par le ministère de la Santé publique qui est d’atteindre 60% d’ici 2030.

D’après les informations recueillies auprès du ministère de la Santé, le choix de l’injection est dicté par sa durée d’efficacité qui est de 3 mois par rapport aux autres contraceptions. Les implants arrivent en deuxième position avec un taux de prévalence variant entre 15 et 25% selon les régions. Viennent ensuite les pilules et les condoms dont 10 à 20% seulement des femmes les utilisent.

Sera R.

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