Secteur minier: Madagascar engage des réformes ambitieuses

Le ministre des Mines de Madagascar, Herindrainy Olivier Rakotomalala, a annoncé hier une série de réformes destinées à moderniser en profondeur le secteur minier et rendre les procédures plus transparentes, afin de maximiser les retombées économiques en faveur du pays et de ses citoyens.

Ces réformes se conjuguent avec le nouveau Code minier, déjà adopté par l’Assemblée nationale, visant à améliorer la gestion des ressources minières. Le ministre a précisé que le moment est venu d’appliquer ces mesures, notamment d’adopter des nouveaux décrets. Parmi les dispositifs pris, la création d’un Comité national des Mines.
«Cet organe aura pour mission de superviser les grands projets miniers, tout en facilitant le dialogue entre les différents acteurs, des entrepreneurs aux communautés locales», a expliqué le ministre Herindrainy Olivier Rakotomalala.
La digitalisation complète des permis miniers cons­titue également l’un des volets les plus marquants de cette réforme. «En remplaçant les permis papier par un système électronique, le gouvernement espère lutter efficacement contre la fraude et améliorer la transparence», a soutenu le ministre. Les détenteurs actuels ont six mois pour se conformer à cette nouvelle exigence.
«Toutes les demandes de permis devront désormais être soumises en ligne, marquant une avancée notable dans la gestion des ressources minières du pays», in­dique-t-il.
Actuellement, environ 1.650 demandes de permis sont en attente de traitement. Selon le ministre, cette numérisation a pour objectif d’éradiquer des pratiques illégales comme la vente frauduleuse de permis ou la falsification de documents.

Réglementation et obligation

En parallèle, des mesures ont été introduites pour protéger aussi bien les petits que les grands exploitants. Si un opérateur ne respecte pas l’obligation de verser les 3% de redevances minières, le gouvernement pourra révoquer le permis ou réduire la superficie de l’exploitation. Une nouvelle réglementation impose également que le rapatriement des devises issues des opérations minières, soit effectué à 100% avant tout transfert, renforçant ainsi la traçabilité des flux financiers.
Le développement des compétences locales fait également partie de cette réforme. Désormais, 80% des travailleurs dans le secteur minier devront être malgaches, afin de favoriser le transfert de compétences et de réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère.

Le ministre a également annoncé la mise en place, d’ici juillet 2025, d’un nouveau système de gestion des opérateurs miniers, incluant des identifiants uniques pour chaque entreprise. Ce projet, partie intégrante de la digitalisation complète du secteur, devrait contribuer à une meilleure gestion des ressources et des acteurs impliqués.

Arh.

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