De quoi rendre fou !

En matière de santé mentale, suite à une enquête qui a été réalisée récemment, on a constaté que les résultats sont loin d’être rassurants. En effet, il en est sorti qu’un Malga­che sur quatre serait touché par des troubles mentaux. Mais la situation est plus grave en­core concernant la po­pulation de la capitale.
Effectivement, 47% des habitants d’Anta­nanarivo seraient affectés de troubles mentaux, soit près de la moitié de la population de la capitale. Et pour être bien plus clair, une personne sur deux en est affectée. Bien évidemment, ces chiffres font dresser les cheveux sur la tête. Mais il faut les accepter.
Le fait est que, sans le savoir, nous cô­toyons tous les jours, des personnes qui n’ont pas toute leur tête. Et nous-mêmes, tout en
l’ignorant, nous pouvons figurer parmi ces personnes instables. Ce qui est vrai qu’on le veuille ou non. Il y a
toujours ce côté de dé­séquilibre mental, mais pas encore assez profond pour at­teindre le point de non-retour.
Parmi ces troubles, on peut citer la crise psy­chotique, la schizophrénie et la dépression … . Ces troubles peuvent résulter de divers facteurs tels que les crises politiques, les difficultés économiques, et les émotions négatives comme la tristesse, la colère ou la peur ainsi que des tendances suicidaires.
A priori, il ne faut pas s’attendre à ce que cette situation s’améliore d’ici peu eu égard des conditions dans lesquelles les Malgaches vivent au­jourd’hui. Cela est d’autant plus vrai si l’on ajoute encore les problèmes et tracasseries au quotidien générés par les coupures intempestives d’électricité et d’eau.
On ne doit plus
s’étonner si les cas de suicide sont en hausse et que pour un rien, les gens arrivent jusqu’à s’entretuer. Et pire encore, il faut reconnaître que le nombre de fous qui déambulent librement dans les rues de la capitale et peut-être aussi dans les autres grandes villes du pays est en croissance.
Bien évidemment, ces troubles mentaux né­cessitent des traitements et des suivis par des
personnes spécialisées. Mais c’est là que le bât blesse. L’effectif du personnel affecté aux services de santé mentale est insuffisant. Autrement dit, il y a pénurie de personnel spécialisé en la matière.
En tout et pour tout, on enregistre 120 infirmiers en poste pour près de 30 millions d’habitants alors que selon les normes internationales, il faut un infirmier pour cinq patients. Il existe un gap énorme qu’il faudra combler un jour ou l’au­tre pour le bien-être de la santé mentale de la po­pulation.
Toujours est-il que cela représente de grandes opportunités pour les jeunes en termes d’emploi si on veut bien s’investir dans ce domaine. La place est encore libre. Mais en fin de compte, quand on voit tous ces chiffres qui sont loin de nous rassurer, il y a de quoi rendre fou !

Aimé Andrianina

Partager sur: