Filière crabe : un appel à la vigilance face aux risques de surpêche

La promotion d’une pêche durable dans la filière crabe reste un défi majeur pour tous les acteurs concernés à Madagascar. Le non-respect des règlementations liées à la pêche aux crabes en vigueur menace toujours la filière.

Le ministère de la Pê­che et de l’économie bleue note une légère baisse de la production de crabe cette année. Sur un stock de crabes de 6.000 tonnes à Madagascar, 4250 tonnes sont exploitables aujourd’hui, d’après le ministre Paubert Tsima­naoraty Mahatante. La pê­che aux crabes encore juvéniles et immatures, ne respectant pas le calibrage de 11 cm minimum requis, mais également le non-respect de la fermeture de pêche sont les principaux facteurs de cette baisse de la production, a-t-on expliqué. Lors d’une rencontre avec les opérateurs et autres parties prenantes de la filière crabe, le 18 novembre à Antaninarenina, le ministère a de nouveau lancé un appel à tous les acteurs concernés sur l’importance de la pêche durable afin de mieux préserver cette espèce à Madagascar.
«La vigilance face à la surpêche est désormais primordiale et tous les pays du monde vont dans ce sens. Les bateaux séniors dédiés à la grande pêche sont vendus à des prix bradés sur des sites internet, preuve de l’intention des opérateurs du secteur halieutique de passer à de nouvelles techniques. On recense jusqu’à 4,6 millions de bateaux de pêche dans le monde aujourd’hui. Le problème de surpêche est devenu mondial. Voilà pourquoi la FAO préconise fortement l’aquaculture depuis 2018», a exposé le ministre de la Pêche.

63 licences de pêche délivrées en 2021

Pour le ministère de la Pêche et de l’économie bleue, la limitation de l’octroi des licences de pêche à Madagascar fait partie des initiatives pour lutter contre la surpêche. «316 licences de pêche ont été oc­troyées en 2018, contre 63 en 2021. Ce gel de l’effort de pêche devrait contribuer à promouvoir une pêche durable dans le pays», indique le ministre.
De leur côté, les mem­bres des communautés locales présentes à cette rencontre ont préconisé un soutien de l’Etat durant la période de fermeture de la pêche aux crabes qui correspond à la période de soudure, notamment entre octobre et décembre. La plupart des pêcheurs sont en effet contraints de trouver une activité secondaire durant la fermeture de pêche pour subvenir à leurs besoins au quotidien. Et l’absence d’une autre activité outre que la pêche entraîne souvent l’infraction face à la fermeture de la pêche dans plusieurs régions productrices de l’île. A ce propos, le ministère a fortement proposé la valorisation de l’artisanat qui représente déjà une activité secondaire pour une grande partie de la population.

Riana R.

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