Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué

Un but pour l’Argentine, et 2 pour l’Arabie saoudite. C’est sans conteste la première grosse surprise de ce Mondial de football au Qatar, dans la mesure où le premier est considéré comme le grand favori de son groupe et peut-être même de ce Mondial, et son vis-à-vis, un simple outsider jusqu’ici méconnu des connaisseurs en la matière et donc, censé faire partie de ceux qui vont faire de la figuration, d’autant plus qu’il s’agit pour lui d’une première participation. Mais simple outsider ou non, l’Arabie saoudite vient de prouver, à travers cette victoire, que ce n’est pas par hasard qu’il a obtenu son ticket pour cette joute planétaire du football.
Une victoire en tout cas, qui n’est pas sans rappeler le parcours exceptionnel des Barea de Madagascar en 2019. Ces derniers, pour leur toute première participation à la Can, sont parvenus jusqu’en quarts de finale. Au grand dam notamment des « grands pays » africains comme le Nigeria, un habitué du Mondial de football, que les Barea ont battu, pour rappel, par 2 buts à 0 le 30 juin 2019 en Afrique du Sud. Et en supposant que l’Arabie saoudite réussisse à poursuivre sur sa lancée après cette victoire face aux Argentins, il va sans dire que ses futurs adversaires vont d’ores et déjà trembler, à force de devoir désormais le considérer comme un dangereux ennemi.
En marge de cette victoire inattendue, les autorités saoudiennes ont décidé de faire de ce jour, un jour férié. Comme pour signifier aux yeux du monde que désormais, ce pays du Golfe ne jure pas que sur le pétrole, le football a aussi sa place dans son développement.
De leur côté, les turfistes qui font de ce Mondial un moyen idéal pour se faire de l’argent facile, vont eux aussi devoir se méfier. Car quoi qu’on dise, ils sont désormais avertis qu’ils n’y a plus, à proprement parler, de grands favoris ou de gros outsiders dans la compétition. En quelque sorte, ils vont devoir réviser les pronostics qu’ils ont déjà établis par simple lecture en diagonale des tableaux présentant les matches. En somme, ils ont intérêt à bien considérer l’adage « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».

E.R.

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