Unis dans la diversité

La dernière représentation d’un artiste qui s’est produit à Toamasina, tout dernièrement, a vérita­blement outré un bon nombre de personnes qui ont qualifié le spectacle de dévergondé. On veut bien que les gens se défoulent pendant les spectacles sous des rythmes en­diablés. Mais toujours est-il qu’il y a une ligne à ne pas dépasser, surtout de la part de l’artiste.
En effet, certaines scènes du spectacle qu’on a pu voir ont atteint la démesure. Surtout quand l’artiste a mimé une scène d’accouplement avec une spectatrice. C’était un véritable attentat à la pudeur. Si on reconnaît que l’artiste est bien libre de s’exprimer sur scène comme bon lui semble et cela, suivant son inspiration, il y a toutefois des scènes à ne pas montrer en public.
L’artiste doit toujours penser que son public est constitué de personnes diverses pouvant avoir ou non des liens familiaux. Il peut y avoir également des mineurs, des parents accompagnant leur progéniture…. Dans ces conditions, tous les gestes pouvant être qualifiés d’obscènes de­vraient être bannis de toute représentation en pu­blic.
Dans ces cas de fi­gure, il est tout à fait légitime que le ministère de la Communication et de la culture intervienne pour rappeler à l’ordre le ou les artistes qui outrepassent les bonnes mœurs. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’un artiste s’est fait sermonner par le ministère pour ce type de comportement sur scène.
C’est vrai qu’il y a de véritables fans de ce type de spectacle tout comme il existe ceux qui le détestent fondamentalement. Mais ne dit-on pas qu’il faut de tout pour faire un monde. En tout cas, il aurait été plus judicieux pour les organisateurs de prévenir à l’avance le public sur ce qui l’attendait pendant le spectacle et de filtrer les entrées. Ainsi, un homme averti en vaut deux.
Certes, à Madagas­car, les mœurs diffèrent selon les régions. Si les habitants de certaines régions sont jugés trop prudes, d’autres peuvent être plutôt considérés, à tort ou à raison, de délurés, de libres. Et ce ne sont pas seulement les mœurs qui sont différentes. Il y a bien trop de choses qui distinguent un Malagasy d’un autre Malagasy.
Il n’y a pas un prototype unique du Mala­gasy. Beaucoup de choses sont différentes chez les Malagasy. Cela va du physique jusqu’au langage, en passant par la mentalité, la manière de vivre, les habitudes culinaires…. C’est ce qui fait d’ailleurs le charme du pays : Etre unis dans la diversité.

Aimé Andrianina

Partager sur: