L’instabilité juridique et le problème d’énergie compromettent sérieusement le climat des investissements pour Madagascar. La question énergétique, en particulier l’électricité, s’impose comme un point important pour les entreprises cherchant à maintenir la compétitivité.
Quand on parle d’entreprises franches, beaucoup font référence au textile. « Cependant, il n’y a que la moitié des entreprises franches qui œuvrent dans le textile », a souligné Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) en marge de l’assemblée générale ordinaire dudit groupement hier au Novotel Alarobia. L’autre moitié de ces entreprises opère dans le domaine des Tic (15%), et une autre partie dans l’agro-industrie.
« Nous comprenons l’inflation des coûts énergétiques. Mais à 80% d’augmentation du tarif de l’électricité, les entreprises franches doivent beaucoup investir. Il faut vraiment les soutenir. Entre le 30 juin 2022 et le 1er janvier 2023 la hausse des factures dans Optima Business représente 80 % », a signifié notre interlocuteur. Pourtant dans les autres pays comme le Kenya, leur gouvernement offre clé en main pour les investisseurs. Ce qui n’est pas le cas pour Madagascar. D’où l’inquiétude des entrepreneurs malagasy.
Pour les entreprises grands consommateurs, la définition d’un tarif préférentiel est vivement souhaitée, notamment pour les secteurs qui utilisent intensément les énergies électriques (métallurgie, cimenterie, tissage et filature…). Le ministère en charge de l’Energie et la Jirama encouragent dans ce sens les entreprises à investir dans l’autoproduction.
Des opportunités pour Madagascar
Quoi qu’il en soit, l’opportunité est grande pour Madagascar avec l’exclusion de l’Ethiopie du marché de Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). Soit une opportunité de marché de 600 millions de dollars US pour les autres pays membres de ce marché dont Madagascar peut tirer profit.
Dans son élocution, Hery Lanto Rakotoarisoa a pris l’exemple de l’île Maurice. « Dans les Tic, à Maurice, il y a 30.000 postes de calls-center pour 1,5 million d’habitants dont 70% viennent de Madagascar. A Madagascar il n’y a que 12.000 emplois en call-center pour plus de 25 millions d’habitants alors que le besoin d’emplois est très important pour la Grande île ». Pour dire que le climat d’investissement n’est pas plus attractif que dans les autres pays concurrents de Madagascar.
Néanmoins, sachant que l’échéance de l’Agoa est en 2025, les groupements d’entreprises franches malagasy et de l’océan Indien mènent actuellement d’importants lobbying pour la reconduction de l’Agoa. Ceci compte tenu du fait que les commandes des entreprises franches reviennent actuellement à leur niveau d’avant Covid, après une régression d’environ 40%.
Arh.