Procès pour trafic de 73,5 kg d’or : l’ancien DG et le SG de l’ACM se renvoient la balle

Le procès tant attendu des individus impliqués dans le trafic de 73,5 kg d’or interceptés à l’aéroport de Johannesburg, le 31 décembre 2020, a débuté hier au Pôle anti-corruption (Pac) 67Ha.

18 des 25 accusés ont répondu présents, notamment les personnes placées en mandat de dépôt depuis le début de l’enquête. A citer les employés de la compagnie aérienne qui ont permis aux passeurs de rejoindre l’Af­rique du Sud depuis Mada­gascar.
Sur les bancs des accusés également, deux hauts res­ponsables de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), à savoir l’ancien Directeur gé­néral, Tovo Rabemanantsoa et le Secrétaire général, Alain Rabefaniraka. D’ailleurs, Ils ont été placés en mandat de dépôt, le premier à Anta­nimora et le second à Tsia­fahy. Ces deux hauts responsables de l’ACM ont été les premiers à comparaître devant les juges du Pac, hier.
Ils sont notamment inculpés de complicité de l’infraction au Code minier, d’abus de fonction et de corruption passive et active. L’ancien DG et le SG de l’ACM ont été également poursuivis pour avoir octroyé une autorisation de vol et de sortie du territoire à l’aéronef transportant les trois passeurs.
Ces deux hauts responsables ont nié ces accusations portées contre eux. Ils se sont même renvoyé mutuellement la responsabilité dans cette affaire. D’une part, l’ancien DG affirme avoir été en congé durant l’action.

Alibi
D’autre part, le SG assurant son intérim à l’époque affirmait avoir signé l’autorisation après avoir signalé par mail son supérieur qui, selon ses dires n’aurait pas répondu à ses appels téléphoni­ques. Pourtant le dossier d’inculpation a confirmé la présence de Tovo Rabema­nan­tsoa à l’aéroport de To­liara, au moment où les passeurs auraient effectué la formalité avant de s’envoler vers l’Afrique du Sud.
Comme alibi, le DG sortant a indiqué qu’il était à l’aéroport de la ville du Soleil pour faire son enregistrement en vue de son voyage vers Ifaty où il allait passer ses vacances. Il accuse également le SG, d’avoir outrepassé sans son aval, le Notice to airmen (Notam) en vigueur durant le confinement en 2020. Selon ce Notam, aucun vol ne peut quitter le territoire national que par le terminal de l’aéroport d’Ivato.

Absence des principaux accusés
Sept accusés sont absents dont les trois passeurs appréhendés par les autorités sud-africaines à l’aéroport international d’O.R Tambo, à Johannesburg. Il s’agit de Mahamodo, Zava Anjara­nan­­tenaina et Francis Deliot Regasy. Bien qu’une demande d’extradition ait été lanée depuis 2021, ces trois passeurs restent toujours derrières les barreaux en Afrique du Sud.
Quant aux personnels de la compagnie aérienne privée soupçonnés dans cette affaire, ils étaient 5 à comparaître hier. L’agent commercial de la société au moment du trafic et le responsable opérationnel au sein de la compagnie figurent parmi eux. Ils sont également poursuivis pour complicité. Les 5 co-accusés faisaient partie des 14 personnes placées sous mandat de dépôt. A l’heure où nous mettions sous presse, les débats se sont encore poursuivis à la Cour criminelle du PAC. Le verdict du procès est par contre attendu dans les heures qui viennent.

Tsilaviny Randriamanga

Partager sur: