Lutte antiacridienne: une lutte nationale multisectorielle

La lutte antiacridienne menée jusqu’à présent à Madagascar a toujours été très coûteuse, avec l’utilisation des méthodes traditionnelles et classiques. Le montant acquis pendant 19 ans a atteint 118 millions de dollars US, soit une moyenne annuelle de 6,2 millions de dollars US. De 1997 à 2016, les fonds débloqués ont atteint 110 millions de dollars US et plus de 8,2 millions de dollars US pour la campagne 2021-2022.

Le ministère de l’Agri­cul­ture et de l’élevage (Minae) a présenté hier son «Plan national pour la lutte antiacridienne» et a appelé à la mobilisation de ses partenaires. Le bilan établi fait état de 150.440 ha de surfaces traitées lors de la campagne de lutte 2021-2022. Pour la campagne 2022-2023, le Centre national de lutte antiacridienne (IFVM) prévoit de traiter 300.000 ha de superficies infestées par les criquets nécessitant un budget de 12 milliards d’ariary.
Le gouvernement malagasy ambitionne de remettre la situation acridienne à Madagascar dans une phase de rémission stabilisée de manière durable, à partir de 2024. «Mais pour y parvenir, il faut agir différemment», a soulevé Harifidy Ramilison, ministre de l’Agriculture et de l’élevage. Il faudrait, entre autres, se donner les moyens (humains, matériels, techniques, technologiques). Sans oublier le suivi et la protection de la santé humaine et l’environnement.

Renforcer le système
Les stratégies élaborées par le Minae avec l’IFVM consiste à renforcer le système de surveillance, d’alerte et de veille ; promouvoir la lutte communautaire associée à des actions de transformation biologi­que ; mo­derniser les modes de surveillance et de veille en introduisant progressivement l’utilisation des drones dans des zones difficilement accessibles ; renforcer la capacité d’intervention et de traitement. Enfin et non des moindres, le ministre a annoncé la «mise en place des corps de prospecteurs des agents antiacridiens et le recrutement des agents de l’IFVM en tant que fonctionnaires».
Les différents acteurs impliqués dans les actions de prévention et de traitement des essaims de criquets ont notamment besoin de renforcement de compétences. Le ministère de l’In­té­ri­eur et de la décentralisation (MID) et le Secrétariat d’Etat en charge de la gendarmerie (Seg) ont manifesté leur volonté à prêter main-forte au Minae pour faire de la lutte antiacridienne une «affaire nationale».

Arh.

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