Encore trois jours, et le monde entier accueillera l’année 2023, chacun à sa manière. Dans la majorité des cas, tout le monde se prépare pour la nuit de la Saint-Sylvestre et à saluer le jour de l’An à travers diverses festivités, quitte à dépenser sans compter pour ces événements qui ne se déroulent qu’une fois par an. Et c’est justement là où des situations paradoxales se présentent, touchant aussi bien les nantis que les pauvres.
Pour les nantis d’abord. D’aucuns admettront que la nuit de la Saint-Sylvestre et le jour de l’An constituent pour eux, deux occasions « en or » pour pouvoir arborer réellement leur statut de gens aisés. Malgré les signes extérieurs de richesse qui les distinguent déjà dans les jours ordinaires (voitures de luxe, fréquentation d’endroits chics, etc.), le réveillon leur permet de révéler « publiquement » enfin les choses rares (vêtements, chaussures, bijoux…) qu’ils ont achetés à prix d’or, mais qu’ils ne peuvent étaler en temps normal, disons pour cause d’insécurité. A souligner au passage que le landerneau est constitué à 100% de gens riches, et donc difficile d’accès pour ceux issus d’une caste « inférieure ».
Pour les démunis, leur parler de la nuit de la Saint-Sylvestre c’est comme leur lancer une injure. Et pour cause, durant les 364 autres jours de l’année, ils ont passé leur temps à chercher de quoi se mettre sous la dent, alors pourquoi se fatiguer pour une nuit « ordinaire » durant laquelle au moins, ils n’ont rien à envier aux riches en dormant paisiblement dans leur coin ? Pour le jour de l’An, leur souffrance s’attenue peut-être grâce aux bons samaritains qui daignent bien leur faire des offrandes, comme lors des autres jours de fête officiels. Mais là encore, leur recherche perpétuelle de nourriture relève du bon vouloir des bienfaiteurs.
Enfin, concernant les gens de la classe moyenne (pas riches tout en n’étant pas très pauvres). Il appert que les concernés ne minimisent pas les deux jours de fête, bien au contraire. Comme les riches, ils n’hésitent pas à dépenser sans compter, pour ensuite revenir le lendemain à leur statut d’habitués à joindre les deux bouts avec toutes les peines du monde. Situation paradoxale, non ?
E.R