Le gouvernement malagasy abaisse de -0,6 point de pourcentage les prévisions de croissance 2023. La Loi de finances initiale (LFI) 2023 prévoit un taux de 4,9%, l’année prochaine.
A Madagascar comme dans plusieurs pays d’Afrique, les chocs parallèles de la pandémie du Covid-19, de la guerre en Ukraine et des impacts climatiques, ont eu des conséquences durables sur la croissance éconimique. Pour la Grande île, la crise sanitaire liée au Covid-19 a annulé les gains budgétaires précédents et déclenché une récession environ trois fois plus profonde que dans le reste de l’Afrique subsaharienne. Les recettes d’exportation ont diminu et les investissements privés ont chuté entraînant une contraction de 7,1% du PIB et de 9,8% du revenu par habitant.
D’où la nécessité de réviser les prévisions du taux de croissance. « Cette décision tient notamment compte du contexte inflationniste qui perdurerait en 2023, ainsi que du niveau de la demande mondiale, certes en hausse pour certains produits, mais qui serait à un niveau inférieur aux prévisions d’avant la guerre en Ukraine », peut-on noter dans la LFI pour l’année à venir.
Le document ajoute que cet objectif de croissance devrait être soutenu par des investissements à hauteur de 25,3% du produit intérieur brut (PIB), dont 12,2% d’investissements publics et 13,1% d’investissements privés. « Le financement des dépenses publiques reposera sur des recettes fiscales nettes qui atteindraient 12,1% du PIB en 2023, et des appuis de nos partenaires de développement jusqu’à 6,4% du PIB », précise-t-on.
Stabilité macroéconomique
Par ailleurs, le déficit budgétaire en 2023 serait limité à 6% du PIB. Sur ce point, le déficit primaire se réduirait à 0,4% du PIB en 2023, contre 1,4% en 2022. Les dernières projections du cadrage macroéconomique tablent sur une croissance du PIB de l’ordre de +3,6 % en 2022, après +4,4 % en 2021.
« La conjoncture internationale incommodante, les intempéries et la précarité de la demande locale, ont conduit cette année à un ralentissement. Les dernières estimations établissent la croissance économique à 3,6% en 2022 », avait déjà indiqué la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) dans sa dernière note de conjoncture économique. D’ailleurs, La performance des secteurs secondaire (8,3%, contre 18,6%) et tertiaire (3,9%, contre 3,4%) déterminerait l’évolution de la production globale pour cette année.
Mais sur une note plus positive, ces récentes crises ont démontré la capacité de Madagascar à maintenir la stabilité macroéconomique, grâce aux efforts d’assainissement budgétaire, à l’augmentation des interventions de protection sociale pour les plus vulnérables, comme l’a signifié le Président de la République, lors de sa rencontre avec la vice-présidente de la Banque mondiale pour les régions de l’Afrique orientale et australe, au début de ce mois.
Arh.