« La corruption menace la filière bois précieux à Madagascar », estime Transparency International-Initiative Madagascar (TI-MG), selon une étude menée dans la région Menabe.
Entre 1998 et 2014, 104.000 tonnes de bois de rose et d’ébène ont été exportées mais 39% des opérations seulement ont respecté les procédures d’exportation, conformément à la loi.
La région Menabe a été particulièrement choisie, en tant que région la plus exposée au trafic de bois précieux. L’étude a ainsi pu révéler le principal circuit du trafic de bois précieux allant de la coupe à l’exportation en passant par le transport, la transformation et la vente. Et à chaque étape, le phénomène de la corruption est toujours présent.
TI-MG fait ainsi référence aux différentes interventions sur fond de corruption, trafic d’influence, abus de pouvoir et de concussion, pratiqués par des personnes influentes, des agents de contrôles ainsi que les transporteurs.
« 350.000 arbres ont été abattus illégalement à l’intérieur des aires protégées et au moins 150.000 tonnes de grumes ont fait l’objet d’une exportation », révèle les résultats présentés par TI-MG, hier à Ambodivona.
Recommandations
Malgré l’existence des textes sur la protection des ressources naturelles, des lacunes persistent. Quelques recommandations ont alors été émises par l’organisme en vue d’améliorer la protection de la filière bois précieux. La vulgarisation des textes figure parmi les priorités, notamment leur application en adéquation avec les réalités socioéconomiques.
Des commissions de gestion de stocks devraient également être mises en place pour un meilleur contrôle. La dotation de matériels pour les juges de la Cour spéciale de lutte contre le trafic de bois de rose et d’ébène, s’avère également nécessaire. Enfin, la revue de la grille salariale des contrôleurs a également été proposée afin d’encourager les agents à refuser la corruption.
T.N