Nouveau gouvernement: l’heure est aux tractations

Après que le président Andry Rajoelina a pris un décret portant acceptation de la démission du Gouvernement…l’heure est déjà aux tractations pour former un nouveau gouvernement, à commencer par le Premier ministre.

Le début d’une longue attente pleine de sus­pense. Les tractations s’annoncent longues pour former le premier gouvernement du second mandat de Andry Rajoelina. En tout cas, pas avant la fin de l’année 2023, selon les observateurs. Car avant toute chose, le président de la Républi­que doit nommer un «nouveau» Premier ministre. Et à ce sujet, une seule question se pose : Christian Ntsay serait-il reconduit à son poste ?

Ayant occupé cette fonction depuis juin 2018, le Premier ministre démissionnaire, Christian Ntsay a eu toujours la confiance du président de la République, mal­gré les remaniements opérés depuis 2019. Pour dire que l’ancien locataire de Mahazoarivo a encore toutes ses chances de porter à nouveau le titre de chef du gouvernement. Son expérience et son efficacité dans la gestion des deux élections présidentielles constituent sans doute des raisons de son maintien au poste du chef du gouvernement.

Cependant, son maintien au palais de Mahazoarivo ne dépendra pas seulement du président de la République, lequel devrait se référer à la Constitution avant de nommer le futur locataire de Mahazoarivo. Dans son article 54, la Constitution dispose que «le président de la République nomme le Pre­mier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale».

Dans cette optique, le groupe parlementaire majoritaire reste l’IRD, la plateforme des députés qui soutient le pouvoir en place. Toutefois, depuis plusieurs mois, le courant passe mal entre eux et le chef du gouvernement. En témoigne l’annulation cette année des deux rencontres prévues entre les députés et les membres du gouvernement, bien que le programme soit pré­vu par la Constitution.

Missions

Pour les ministres ayant composé le gouvernement démissionnaire, tout porte à croire que certains pourraient encore réintégrer le nouveau gouvernement. Reste à savoir qui, pour mener à bien la mission que le numéro Un du pays a annoncé dans son discours à Mahamasina, lors de sa cérémonie d’investiture, celle de prioriser le volet social de la population.

Quant aux nouveaux membres, Andry Rajoelina a déjà établi les critères pour les choisir. Des ministres qui contribuent au développement et au bien-être de la population. «Ceux qui ont d’autres intentions ne dev­ront pas faire partie du gouvernement», avait-il prévenu. Pour dire que les prochains membres du gouvernement ne vont pas chômer. Cela a été déjà le cas durant son premier mandat, où la performance de chaque ministre a fait l’objet d’une évaluation semestrielle.

Ouverture

En tout cas, outre les partis politiques qui ont soutenu le président actuel durant la campagne électorale, il est probable que des parlementaires pourront aussi renforcer l’équipe gouvernementale, comme ce fut déjà le cas durant les différents remaniements survenus depuis 2019, avec quelques députés devenus ministres.

La possibilité que des anciens candidats à l’élection présidentielle intègrent le gouvernement n’est par ailleurs pas à écarter, d’autant plus que Andry Ra­joelina a déjà fait part de son intention de s’ouvrir à toutes les factions politiques prêtes à collaborer avec lui.

Tsilaviny Randriamanga

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