Quelques jours seulement après le nouvel an et le discours poignant du président de la République, un nouveau scandale vient d’éclater au grand jour défrayant la chronique, autour de cette affaire de riz avarié dans la ville des Fleurs que l’on a voulu reconditionner et vendre sur le marché. Plusieurs personnalités politiques et administratives du chef-lieu de la région Boeny seraient impliquées, d’ailleurs certains ont été inculpés et placés en détention préventive. Quant au sort réservé aux autres « complices », c’est un grand point d’interrogation laissant perplexe tout un pan de l’opinion publique.
Sous cet angle, cette affaite redonne au discours de Andry Rajoelina tout son sens, sur la lutte sans état d’âme contre la corruption, en faisant preuve de tolérance zéro. Il a déjà fait savoir le sort réservé aux hauts responsables impliqués, qui que ce soit : le limogeage sur le champ si la personne concernée refuse de démissionner.
Quoi qu’il en soit, pour la Justice, cette affaire est une occasion de prouver son indépendance et son impartialité, loin de toute pression notamment politique. En fait, l’ambition de Andry Rajoelina d’éradiquer la corruption en haut lieu reste vaine si chaque entité, en particulier la justice, ne sera pas à la hauteur des attentes.
Autrement dit, toutes les personnes suspectées devraient faire l’objet d’une enquête au fond, pour déterminer leur degré d’implication, sans tenir compte de leur bord politique. Et celles reconnues coupables devraient sévèrement être punies, conformément à la loi en vigueur. Fini les affaires de corruption classées sans suite dont les dossiers sont jetés aux oubliettes car il en existe de nombreux exemples.
Comme on dit également, à quelque chose malheur est bon. Une affaire qui éclate à la veille de la composition des nouveaux membres de l’Exécutif, fera certainement bouger les lignes au niveau de l’administration.
Rakoto