RN 2, RN 4, RN 6, RN 7… Le réseau routier structurant de Madagascar, qui reste encore précaire dans son ensemble, est reconnu pour être très vulnérable, surtout face aux catastrophes naturelles genre cyclones. Tout au long de l’année, l’Etat s’attelle à le maintenir en état de navigabilité.
Le réseau routier demeure une pièce maîtresse de la connectivité nationale. Cependant, sa fragilité face aux aléas naturels, particulièrement les cyclones, reste un défi majeur pour le pays. Cette vulnérabilité accentue les difficultés socioéconomiques et entrave le développement global.
Au cours des dernières années, l’état déplorable des routes a amplifié ces problèmes. Les conséquences sont désastreuses, allant de la perte de temps à l’insécurité en passant par les impacts économiques négatifs. Les saisons de pluies agissent comme un catalyseur, accélérant la dégradation des infrastructures déjà précaires.
Néanmoins, lors d’une entrevue avec la presse hier, le secrétaire général du ministère des Travaux publics (MTP), Emile Joseph Sambisolo, a affirmé que « des actions concrètes étaient en cours pour inverser cette tendance ». Il a souligné que « des travaux de réhabilitation et de reconstruction étaient en cours sur plusieurs axes, notamment les RN 6, 13, et 12a. De plus, des appels d’offres et des travaux d’entretien périodique sont prévus sur des axes majeurs tels que les RN 2, 4 et 7 ».
Réseau moins développé
Plusieurs études ont démontré les liens étroits entre l’amélioration de la connectivité des routes et des transports, la croissance économique et la réduction de la pauvreté.
Dans une publication de la Banque mondiale datant de février 2023, intitulé « A Madagascar, la réhabilitation des routes change le quotidien des populations rurales », cette institution a partagé le constat selon lequel, « Le réseau routier de Madagascar est l’un des moins développés au monde ».
Dans cette publication, la Banque mondiale indique: « La densité routière n’est que de 5,4 km pour 100 km2, et la plupart des routes nationales et locales sont en terre et en mauvais état. L’indice d’accessibilité rurale (mesuré par le pourcentage de la population rurale qui vit à moins de 2 km d’une route praticable en toute saison) est de 11,4% — l’un des taux les plus faibles à l’échelle mondiale — ce qui signifie que 17 millions d’habitants ne sont pas connectés au réseau routier ».
Un projet d’envergure dans l’Atsimo Andrefana
Dans une optique d’implications économiques d’une amélioration des infrastructures routières, un projet d’envergure voit le jour dans la région Atsimo Andrefana. Sous l’égide de l’ambassadrice de l’Union européenne à Madagascar, Isabelle Delattre Burger, une délégation comprenant des représentants du MTP et de l’Agence routière a effectué une première visite pour le projet de construction de la Digue de Kiembe à Toliara.
Ce projet ambitieux comprend la réhabilitation d’une route de près de 5 kilomètres, le renforcement de la digue existante, et l’extension du réseau routier. Financé conjointement par la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Etat malgache, ce projet devrait être achevé dans un délai de 12 mois.
Arh.