Le retour de manivelle

Enfin ! La Route Na­tionale numéro 2 plus connue sous le sigle RN2, reliant Antana­narivo à Toamasina va être totalement réhabilitée. C’est le président de la République lui-même qui l’a annoncé lors du conseil des mi­nistres de mercredi qui s’est tenu à Toamasina.
On ne sait pas si les deux ministres concernés directement par l’état de la RN2, à savoir le ministre des Trans­ports et son ho­mologue des Travaux publics, ont fait le trajet sur route pour joindre la capitale Betsimisa­raka afin de participer au Conseil des ministres. Cela leur aurait permis de se rendre compte de visu de la situation.
Il était temps car sa dégradation avancée soumettait les usagers à un véritable martyr. Voitures particulières, transport en commun ou poids lourds, tous étaient soumis à la mê­me épreuve. Pourtant, la source de ce problème est unique : le non-res­pect du tonnage autorisé sur cet axe routier, no­tamment de la part des camions poids lourds.
Bien évidemment, cette infraction ne se constate pas uniquement sur la RN2. On peut dire que c’est un fait qui se retrouve sur toutes les routes malgaches. Mais la RN2 mérite une mention particulière dans la mesure où c’est le poumon du pays tout entier qui est concerné.
Il faut savoir que, chaque jour, environ 900 camions circulent dans les deux sens sur cet axe routier. Ce qui explique la dégradation rapide et profonde de la RN2. Certains poids lourds transporteraient entre 40 et 60 tonnes de marchandises alors que la norme admise est de 36 tonnes.
Non seulement, c’est la RN2 qui est mise à rude épreuve, les surcharges représentent également un danger aussi bien pour les con­ducteurs que pour les autres usagers. D’au­cuns ignorent qu’un camion surchargé dé­pas­sant largement la charge autorisée est difficile à maîtriser.
Comme les stations de pesage sont à l’arrêt, les transporteurs s’en donnent à cœur joie pour enfreindre les rè­gles. Pourtant, les res­pon­sables étaient prévenus à l’avance de cette situation qui allait survenir à la principale route nationale du pays si les surcharges étaient tolérées.
Mais les avertissements des experts n’ont pas été considérés. On a laissé faire les transporteurs routiers selon leur bon vouloir. En fin de compte, c’est tout le monde qui est pénalisé. Il faudra beaucoup de temps et surtout beaucoup d’argent pour ré­habiliter complètement la RN2.
Quand les travaux y afférents seront entrepris, il importe qu’ils soient exécutés dans les normes et qu’on n’ait pas de mauvaises surprises après quelques mois. De toutes les façons, pour les transporteurs qui n’ont pas respecté
les règles, que cela leur serve de leçon. Ce n’est que le retour de manivelle.

Aimé Andrianina

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