Trafic d’espèces protégées; saisie en Thaïlande de 48 ​​lémuriens et 1.069 tortues en provenance de Madagascar

Un vaste trafic international a été mis à nu en Thaïlande. Selon le site www.khaosodenglish.com, les braconniers ont capturé les animaux sauvages à Madagascar, avant de les emmener sur l’île de Sumatra, dans la province indonésienne d’Aceh, pour les charger sur un navire qui va rejoindre le district de Langu, province de Satun en Thaïlande. La saisie de ces espèces protégées et l’arrestation des six individus impliqués dans cette affaire, constituent l’aboutissement de plusieurs mois de traque et de collaboration entre différentes entités.

La police thaïlandaise a arrêté six individus im­pliqués dans une affaire de trafic d’espèces protégées et menacées d’extinction et saisi 11 cages renfermant 48 lémuriens ainsi que 119 caisses renfermant 1.069 tortues radiées (Astro­chelys radiata) en provenance de Madagas­car. Le major-général Wacha­rin Pusit, commandant de la Division de répression des crimes liés aux ressources naturelles et à l’environnement, ainsi que des représentants du US Fish and Wildlife Service, ont tenu une conférence de presse, mercredi, pour annoncer cette nouvelle.
Informés par une per­sonne de bonne volonté, les policiers ont repéré quatre camionnettes à Chumphon et les ont suivies jusqu’à un hôtel proche du temple de Khun Krating. Sur les lieux, ils ont immédiatement procédé à la fouille des véhicules, à l’issue de laquelle ils ont retrouvé ces centaines de lémuriens et de tortues étoilées. Les six suspects, âgés de 31 à 43 ans, ont été arrêtés sur-le-champ et placés en détention préventive. Ils sont initialement accusés de « possession d’animaux sauvages contrôlés sans permis » et de « violations de la loi douanière ». Ils seront transférés à l’unité 5 d’enquête sur la criminalité liée aux espèces sauvages du Department of National Park, Wildlife and Plant Conservation (DNP) pour d’autres procédures judiciaires. Quant aux deux espèces endémiques de Mada­gascar, elles ont été prises en charge au sein du DNP, où elles recevront les soins et l’attention nécessaires à leur réhabilitation.

Un réseau bien rodé
Au début, les suspects ont nié les faits qui leur sont reprochés. Cependant, la po­lice disposait déjà des preuves irréfutables, d’autant plus que l’un des six individus arrêtés a déjà maille à partir avec les autorités thaïlan­daise pour le même genre d’infraction. Elles ont même surveillé depuis plusieurs années les activités de ces présumés trafiquants d’es­pèces sauvages. En réalité, les braconniers ont prévu d’acheminer les animaux vers Bangkok, pour les expédier ensuite à Hong Kong, à Taiwan et en Corée du Sud, où ils sont des animaux de compagnie populaires et con­sidérés comme des porte-bonheur. A noter qu’une tortue étoilée se vend généralement 100.000 bahts soit près de 12 millions d’ariary en Thaïlande, et jusqu’à dix fois plus à Hong Kong.
En réaction à cette nouvelle, WWF Madagascar a rappelé, hier sur son site, les dispositions de la loi N° 2005‑018 du 17 octobre 2005 sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage , selon lesquelles « La possession, l’achat, l’offre d’achat, l’acquisition à des fins commerciales, l’utilisation dans un but lucratif, l’exposition au public à des fins commerciales, la vente, la dé­tention pour la vente, la mise en vente et le transport pour la vente de tout spécimen appartenant à une espèce » protégée sont passibles « d’une peine de six mois à dix ans d’emprisonnement et d’une amende de Ar 10.000.000 à Ar 200.000.000 ». Sauf changement de dernière minute, le ministère de l’Environnement et du développement durable devrait donner une conférence de presse, ce jour, pour parler de ce trafic international bien rodé.

Recueillis par Lova R.

Partager sur: