Banky foiben’i Madagasikara: lancement du « Taha » pour optimiser la politique monétaire

« Taha » ou « Taha miantoka ny herin’ny ariary », vient d’être lancé pour dynamiser le marché monétaire malgache. Le terme traduit littéralement par le « taux de référence sur le marché monétaire malgache », représente le coût des emprunts au jour appliqué par les banques locales. Il constitue le taux moyen pondéré des opérations sans risque à un jour de maturité sur le marché interbancaire en ariary.

Depuis le début de l’année, la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé d’adopter une approche axée sur la gestion de ce taux pour orienter sa politique monétaire. «Dans ce sens, nous avons décidé de baser notre politique sur la gestion du taux qu’on appelle techniquement le corridor», a expliqué le Gouverneur de BFM, Aivo Handriatiana Andrianari­velo, hier soir, lors du vernissage de l’exposition marquant la clôture du 50e anniversaire de BFM, à l’Hôtel de Ville Analakely.
Tous les deux mois, la BFM établit un taux mi­nimum, appelé «taux de dé­pôt», et un maximum, le «taux de prêt interbancaire», oscillant actuellement entre 9 et 11 %.
«Taha est spécifiquement destiné aux prêts de un jour entre les banques, sans garantie», précise le gouverneur de BFM. Cette stratégie vise à faciliter la transmission des politiques de taux d’intérêt vers les consommateurs à moyen terme. «Nous avons décidé de publier quotidiennement ce Taha pour qu’il devienne un taux indicatif dans nos transactions», a-t-il souligné.
Le Taha publié quotidiennement, devrait servir de référence dans les transactions financières, impactant ainsi les taux de crédit des consommateurs. «Ce taux va améliorer l’efficacité de notre politique monétaire et permettra d’atteindre notre objectif de la lutte contre l’inflation», a insisté le numéro 1 de BFM.

Fiabilité du marché financier
A en croire le Gouver­neur, le fait de commencer par un taux de un jour s’explique par la volonté de BFM de contrôler les risques associés aux crédits bancaires. En cas d’augmentation du taux, BFM adopte une politique de resserrement pour limiter l’expansion du crédit et ainsi réduire la demande globale. Cette stratégie vise à atténuer les pressions inflationnistes dans l’économie malgache, où l’inflation se situe actuellement à 7,3 %, dépassant légèrement la moyenne régionale, en particulier les pays de la SADC.
Malgré ces défis, BFM reste confiante dans sa capacité à atteindre ses objectifs, notamment grâce aux programmes de réformes mis en place en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI). En utilisant le Taha comme instrument de politique monétaire, BFM espère non seulement stabiliser l’économie à court terme, mais également renforcer la fiabilité du marché financier malgache pour l’avenir. «En utilisant ce taux, nous espérons pouvoir faire la différence entre le présent et le futur, à moyen terme», déclare Aivo Andrianari­velo.

Arh.

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