Quoique les résultats officiels de ces dernières législatives ne soient pas encore promulgués par la HCC, on peut déjà tirer quelques conclusions à partir des résultats provisoires qui sont affichés dans les réseaux sociaux. S’il est une chose sur laquelle on ne peut pas manquer d’apporter des remarques sur cette dernière élection, c’est l’émergence des candidats indépendants.
En effet, dans de nombreuses circonscriptions électorales, les candidats qui se sont déclarés indépendants et donc non présentés par un parti ou une plateforme politique, ont le vent en poupe. Ce phénomène se remarque non seulement dans les résultats des grands centres urbains. On le constate également dans les circonscriptions électorales de moindre envergure.
Qu’est-ce qui explique ce phénomène ? La première explication qu’on peut avancer est certainement la versatilité des hommes politiques. Ces derniers changent de camp comme ils changent de chemises. Et au bout du compte, dans chaque camp, on se retrouve avec de nombreux transfuges. Ce qui n’est jamais bien vu par les militants des premières heures de tout parti politique. Et cela peut occasionner des dissensions au sein du parti.
Ce changement de couleur politique est évidemment la conséquence logique de l’absence d’éthique et du manque de conviction politique. Pour de nombreux hommes politiques actuels, l’adhésion à un parti politique est dictée par les avantages qu’ils peuvent en tirer et non par conviction aux idées véhiculées par le parti comme il devrait l’être.
Comme les choses ont changé avec le temps. Auparavant, quand on adhérait à un parti politique, c’était pour la vie. Un grand parti politique du passé a même inscrit cet acte de foi dans son hymne. Adhérer à un parti politique, c’est accepter d’en toujours porter l’étiquette. Ce qui fait la différence avec un candidat indépendant qui a beaucoup plus de marge de manœuvre.
C’est certainement pour cette raison que l’on n’a pas manqué d’insérer dans nos lois, l’obligation de mandat impératif pour chaque élu à l’Assemblée nationale, empêchant ainsi tout changement de camp sous peine de destitution. Normalement, la discipline au sein de chaque parti politique devrait déjà limiter ces changements de camp. Mais apparemment, il n’en est pas tenu compte. Et l’électeur ne s’y retrouve plus.
Tout compte fait, qu’on le veuille ou non, ces législatives ont apporté un vent nouveau dans la sphère politique malgache. Elles ont plus ou moins montré la faillite des partis politiques à travers les choix que les électeurs ont montrés. Un choix auquel les états-majors des partis politiques ne s’attendaient certainement pas et qui ressemble à s’y méprendre à un vote sanction.
Aimé Andrianina