Avec la victoire des Barea de Madagascar sur les Coelacanthes des Comores, vendredi dernier en Afrique du Sud, les aficionados malgaches de football se sont réconciliés avec l’équipe nationale. Globalement, pour ces fans, tous les joueurs malgaches, sans exception, ont joué comme des dieux.
Pourtant, même sans être un technicien qualifié de la balle ronde, on pouvait encore constater beaucoup de lacunes dans le jeu des Malgaches, que ce soit collectivement ou bien individuellement. Mais toutes ces insuffisances ont été gommées par
la victoire. C’est ça le sport !
Quand on regarde les différentes publications dans les réseaux sociaux, on pourrait penser que les Barea sont la meilleure équipe de football du monde. Certains n’ont même pas manqué de considérer que la qualification aux phases finales de la Coupe du monde de football 2026 était déjà chose faite.
Cette victoire, entre autres, on pourrait l’imputer au fait que les joueurs n’ont ressenti aucune pression de la part des spectateurs comme quand on joue à Mahamasina. Là, tous les spectateurs sont des entraîneurs potentiels et le moindre raté fait l’objet de remarques acerbes bien manifestes.
Dans ces conditions, les joueurs ne peuvent pas jouer libérés de toute pression. Et à force de faire trop attention, ils arrivent à commettre des erreurs qu’ils n’auraient pas faites en temps normal. Il faut savoir que le fait d’avoir de nombreux supporteurs n’est pas toujours un avantage.
Bien au contraire, cela peut devenir un handicap, particulièrement pour les joueurs qui ne peuvent pas faire abstraction de la pression. Peut-être bien qu’il serait plus avantageux pour les Barea de jouer tous leurs matchs à l’extérieur et les résultats seront meilleurs.
Pour un pays comme Madagascar, voir son équipe nationale participer à la phase finale d’une Coupe du monde de football est le vœu de toute une nation. Et quand cela arrivera – il faut bien croire que cela se réalisera un jour ou l’autre -, cela restera à jamais marqué dans la mémoire des Malgaches.
Mais pour le moment, il faut surtout penser aux matchs à venir et considérer que chaque match est décisif. Ce qui est la triste réalité. Autrement, la moindre défaite les conduira dans la fosse aux lions des critiques. En effet, l’homme est tellement versatile que, du jour au lendemain, il peut changer radicalement de position.
Pour les Barea, la plus grande erreur à ne pas commettre est de tomber dans l’euphorie de cette dernière victoire, même si cela leur a permis de prendre la première place du groupe. Tout est encore possible. La route est encore longue et il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Aimé Andrianina