L’art de voyager, c’est le thème de la rencontre du monde touristique qui se tiendra prochainement au CCI Ivato. Le tourisme, voilà un secteur, parfois absent des priorités gouvernementales et souvent oublié, mal placé dans les lois des finances, mais qui peut rapporter gros. Dans quel rang se trouve le ministère du tourisme dans le budget de l’Etat par rapport aux autres ministères ? Combien de fois les responsables étatiques citent le secteur touristique dans les discours officiels ? La réponse à ces questions permet de comprendre où se trouve la place accordée à ce secteur. Ces questions peuvent paraitre rhétoriques dans la mesure où tous ceux qui suivent de près les actualités socioéconomiques comprennent que le tourisme fait partie des derniers soucis dans le contexte actuel. Et c’est vraiment dommage car ce ne sont pas les atouts qui manquent.
Certes, à l’instar de tous les domaines d’activité économique, il existe de nombreux défis encore à réaliser pour se permettre de concurrencer d’autres destinations mais, pour autant, les atouts sont également là. Du nord au sud et d’est à l’ouest, la Grande île dispose de nombreux axes et des sites pour exploiter les destinations touristiques. Quant à la construction des infrastructures, tels que les hôtels, les initiatives privées existent déjà mais elles ont besoin d’être soutenues. Tout comme le sujet épineux des transports. Il est patent de constater que le tarif pour rejoindre le nord au sud du pays correspond à la même somme que pour aller à l’extérieur.
Et c’est dommage car les nationaux préfèrent aller ailleurs plutôt que de favoriser le tourisme à l’échelle nationale. Comme on dit, l’herbe est plus verte ailleurs. Il faudra sérieusement se pencher sur cette question aussi. Car, les exemples nous en avons de nombreuses. Il suffit de jeter un coup d’œil aux pays voisins dans la région indianocéanie, tels que les Maldives et les îles Maurice. Pour le second, il semble que le tourisme y représente
24 % du PIB, près de 131.000 emplois et un nombre de visiteurs en constante augmentation depuis des années. A titre d’exemple, selon les données disponibles, les îles Maurice a acquis plus de 1,3 million de visiteurs en 2018 contre 18.000 en 1970. Et donc, autant que la population ! Bien sûr, cela n’est pas sans conséquences sur le plan environnemental ou encore au niveau des infrastructures mais il n’en demeure pas moins que la population vit bien, vit mieux.
Cela étant, les réunions, les forums et autres formules à la mode pour se réunir et discuter d’un sujet entre experts c’est toujours bien. Mais il faut savoir les limiter également dans le temps, d’autant plus que les sujets à discuter, les problèmes constatés ou encore les propositions sont les mêmes. Sans que ces derniers ne soient appliqués. Des temps perdus donc, car le reste, c’est juste du paraître.
Rakoto